Égypte : Mubarak et son épouse interrogés sur leur fortune

Le Point.fr - 12/05/2011
source : AFP

Pour la première fois depuis le départ du pouvoir de Moubarak, le couple doit répondre à des questions sur la fortune familiale.

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et son épouse Suzanne ont été interrogés jeudi sur leur présumé enrichissement illégal, a indiqué à l'Agence France-Presse le bureau des enquêteurs. "Une équipe d'enquêteurs du département des gains illicites dirigée par Khaled Selim interroge actuellement l'ancien président et son épouse à Charm el-Cheikh", station balnéaire située sur la mer Rouge, a précisé le bureau. C'est la première fois que les Moubarak sont interrogés par cette section du ministère de la Justice, qui cherche des "preuves qu'ils ont abusé de leur position pour s'enrichir illégalement", selon la même source.

Hosni Moubarak, 83 ans, est soigné depuis le 12 avril à l'hôpital international de Charm el-Cheikh après avoir eu un malaise cardiaque pendant un interrogatoire. Chassé du pouvoir le 11 février par une révolte populaire, il a été placé le 13 avril en détention dans cet hôpital dans le cadre d'une enquête pour corruption ainsi pour la répression meurtrière de manifestations qui réclamaient son départ.

Mardi, la justice a prolongé pour la deuxième fois de quinze jours sa détention préventive. Le président déchu a déjà été interrogé par le bureau du procureur concernant différentes accusations, notamment les tirs contre les manifestants anti-régime. Selon un bilan officiel, 846 civils sont morts dans les manifestations de janvier et février. Un membre de la commission d'enquête sur la répression a indiqué que l'ex-président était complice dans ces violences. Les deux fils de Hosni Moubarak, Gamal et Alaa, sont de leur côté incarcérés à la prison de Tora au Caire, et font également l'objet d'enquêtes pour corruption et pour la répression des manifestations.

Selon l'agence égyptienne Mena, Mubarak, l'ex despote égyptien, est gardé en prison pour une troisième quinzaine, dans le cadre de l'enquête qui le met en cause pour les détournements de fonds publics et pour sa responsabilité dans les tueries de manifestants du début de l'année.

D'un autre côté, sa femme, Suzanne Thabet, est, à son tour, placée désormais en détention préventive pour 15 jours, afin de répondre à propos de l'enquête ouverte sur sa fortune.

Leurs deux fils sont toujours sous les verrous ; ils sont en principe impliqués dans les mêmes tueries précitées et doivent répondre de l'origine de leur immense fortune.

Tandis qu'elle était interrogée dans la salle d'attente de l'hôpital de Charm-el-Cheikh où son mari se trouve toujours détenu, Suzane Thabet, épouse de Mubarak, a été secouée, hier, par un malaise cardiaque à l'annonce de sa mise en détention préventive pour une quinzaine. Placée en observation médicale, elle y a reçu des soins intensifs.

Son état semble s'être stabilisé aujourd'hui, mais l'on ignore encore si elle a quitté l'hôpital pour le centre de détention près de la capitale auquel elle était destinée.

Son arrestation a été en tout cas saluée par plusieurs milliers de manifestants réunis à la Place Tahrir, dans le centre de la capitale.

L'épouse de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak, Suzanne, en détention préventive, a été remise en liberté mardi après avoir remis ses avoirs à l'État, a annoncé le ministère de la Justice dans un communiqué.

L'Autorité des gains illicites, qui dépend du ministère, « a décidé de la libérer après qu'elle eût remis à l'État tous ses avoirs dans les banques en Égypte, à savoir 24 millions de livres égyptiennes » (4 millions de dollars).

Le communiqué ne fait pas état d'une caution, contrairement à ce qu'avait indiqué un peu plus tôt une source judiciaire égyptienne.

Mme Moubarak, 70 ans, a été placée la semaine dernière en détention préventive à l'hôpital de Charm el-Cheikh, où elle est suivie à la suite d'un malaise cardiaque, dans le cadre d'une enquête sur sa fortune.

L'ancien président, âgé de 83 ans, lui aussi en détention préventive, se trouve également dans cet établissement hospitalier de la station balnéaire de la mer Rouge, où il a été admis également pour des problèmes cardiaques.

Lundi soir, l'agence officielle Mena avait annoncé que Mme Moubarak avait décidé de remettre sa fortune à l'État.

(Source AFP et Libération.fr)

La justice égyptienne a décidé de juger Hosni Mubarak et ses deux fils, apprend-on aujourd'hui par des dépêches en provenance du Caire.

L'ex despote et sa progéniture devront vraisemblablement répondre des accusations de meurtres des 846 manifestants pour la démocratie, d'une part, et, d'autre part, des détournements de fonds publics ou de la corruption grâce auxquels ils se sont constitués illicitement d'immenses patrimoines évalués à des dizaines de milliards de dollars.

Madame Suzanne Mubarak, l'ex première dame, a certes été relâchée après avoir accepté de restituer une partie de ses biens à l'État, mais rien n'indique que les charges retenues contre elle ont été levées.