Interrogés par la justice, hier, à propos des tueries - au moins 800 personnes ont perdu alors la vie sous les balles de la police - qui ont accompagné la révolte égyptienne en début d'année, d'un côté, puis, de l'autre, au sujet des affaires de corruption et de détournements de fonds publics qui sont instruites contre eux, le père Mubarak et ses deux fils ont été placés ce matin en détention pour 15 jours.
Lors de son interrogatoire, l'ancien dictateur a même eu un malaise cardiaque, à cause duquel il a été immédiatement transporté à l'hôpital pour des soins. Aujourd'hui, encore, il a fallu lui dépêcher un hélicoptère pour le ramener de Charm-el-Cheikh où il réside avec sa famille depuis son éviction du pouvoir.
Selon l'agence Mena, l'état de santé de Mubarak, 82 ans, reste toujours instable.
Certes, devant des journalistes, ce dernier a rejeté en bloc les accusations formulées contre lui et sa famille : « Je ferai respecter mon droit légal à défendre ma réputation ainsi que celle de ma famille », avait-t-il déclaré au cours d'une déclaration enregistrée par la chaîne de télévision Al Arabia.
Cependant, les avoirs du clan Mubarak au pays comme à l'étranger ont d'ores et déjà fait l'objet d'un gel, sitôt annoncée la chute du dictateur. Et nombre de ses collaborateurs et alliés politiques restent également interdits de sortie du territoire national jusqu'à la fin de l'enquête diligentée à leur égard.
De toute évidence, ces biens du clan, particulièrement à l'étranger, existent bel et bien puisque des agences de presse ont eu l'occasion de photographier à tout le moins un immeuble de grande valeur situé dans un quartier chic de Londres et considéré comme étant sa propriété.