Les deux fils Eyadéma se disputent le pouvoir au Togo

Non sans une certaine violence, les héritiers de l'ancien président du Togo, Eyadéma Gnassingbé, se disputent à présent le pouvoir à la tête de l'Etat.

Le député Kpacha Gnassingbé, frère du président en exercice et ancien ministre de la Défense, a été interpelé mercredi dernier devant l'ambassade américaine à Lomé, où il s'apprêtait sans doute à demander l'asile politique.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des militaires s'étaient présentés, en effet, à son domicile dans l'intention d'y arrêter des "militaires et civils soupçonnés de tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat", indiquent les agences de presse. Les assaillants "ont neutralisé les militaires qui surveillaient la maison. M. Gnassingbé était présent mais n'était pas dans les chambres visées par les assaillants. Ils avaient encerclé tout le bâtiment, tirant dans tous les sens pendant au moins trois heures", a indiqué un proche du député, avant d'ajouter que ces hommes ont "attaqué et pillé" le domicile de ce dernier.

Le responsable de l'opération, un colonel, aurait d'ailleurs intimé au député l'ordre suivant : "Excellence, vous vous rendez ou je vous tue. En tout cas aujourd'hui, c'est la mort".

D'après le procureur de la République "Des informations relatives à une atteinte contre la sûreté de l'Etat sont en cours de vérification depuis un certain temps au niveau des services de sécurité, et les principales personnes soupçonnées faisaient naturellement l'objet d'une surveillance".

A la mort du dictateur Eyadéma, en 2005, qui avait régné durant 38 ans à la tête du Togo, son fils Faure lui a succédé. Comme le frère Tchapa fait de l'ombre à ce dernier en déclarant son intention d'être aussi candidat à la présidentielle prévue l'an prochain, n'est-ce pas que le plus simple est de l'éliminer de la course, estime sans doute Faure.