Selon Lounès Guemache de TSA, un rapport très critique de l'état des droits politiques et des libertés en Algérie a été dressé par Washington. Il tombe donc à point en guise de réplique bienvenue aux vantardises du Premier ministre Ouyahia qui se glorifie de régner dans un pays qui respecte les droits de l'homme, etc.
Il était grand temps de fermer ainsi le bec à ce malotru capable de répondre à la suite de son maître que le ciel est rouge pour peu que celui-ci le lui demande.
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TSA - 9.04.2011
par Lounès Guemache
Droits de l’Homme en Algérie
Le Département d’État américain dresse un tableau très sombre
Le Département d’État américain a dévoilé, ce vendredi 8 avril, son rapport sur la situation des droits de l’Homme en Algérie pour l’année 2010. Au moment où, à Alger, Ahmed Ouyahia affirme que l’Algérie est un pays démocratique où les libertés politiques et d’expression sont garanties, Washington, se basant notamment sur des faits rapportés par la presse et les ONG, dresse un tableau de la situation des droits de l’homme et des libertés dans notre pays. Comme la Birmanie ou la Libye, le régime algérien ne respecte pas les droits de ses citoyens.
Le rapport du Département d’État américain évoque des restrictions sur les libertés d’expression, de réunion et d’association qui ont considérablement « affaibli les activités des partis politiques et limité la capacité des citoyens à changer le gouvernement de manière pacifique via des élections ».
Le rapport parle également d’exécutions arbitraires commises par les « agents du gouvernement » – comprendre : les forces de sécurité –, d’impunité officielle, d’utilisation excessive de la détention provisoire, de mauvais traitement sur des prisonniers et d’un manque d’indépendance de la justice. La corruption s’est généralisée dans un contexte d’absence de transparence. Le gouvernement a utilisé l’argument sécuritaire pour restreindre la liberté d’expression et de mouvement. Les droits des travailleurs sont soumis à des restrictions. Les femmes sont victimes de violence et de discrimination. Le salaire minimum national, de 15 000 dinars par mois, « ne garantit pas un niveau de vie décent pour un travailleur et sa famille ».
Dans ce contexte, les violences continuent de faire de nombreuses victimes. Durant l’année 2010, « les forces de sécurité ont tué, blessé ou arrêté environ 1935 personnes soupçonnées de terrorisme », selon le rapport américain. Selon des ONG, les forces de sécurité utilisent les mauvais traitements pour obtenir des aveux, même si de telles pratiques sont officiellement interdites par la loi. L’impunité demeure un problème, ajoute le rapport. Les conditions de détention ne sont « généralement pas conformes aux normes internationales ». « La surpopulation demeure un problème dans de nombreuses prisons. Selon les défenseurs des droits de l’homme, la surpopulation carcérale s'explique en partie par l'utilisation excessive par le gouvernement de la détention provisoire », souligne le rapport.
La Justice reste aux ordres même si la constitution prévoit un pouvoir judiciaire indépendant. « La Constitution prévoit le droit à un procès équitable, mais, en pratique, les autorités ne respectent pas toujours les dispositions légales concernant les droits des accusés », ajoute le document.
Pressions sur la presse et surveillance d’Internet et des communications
La Constitution algérienne garantit le droit à la vie privée. Mais dans les faits, cette disposition n’est pas respectée par le gouvernement, selon le rapport. « Selon des militants des droits de l’Homme, le gouvernement surveillait les communications d'opposants politiques, journalistes, défenseurs des droits humains, et terroristes présumés. Les agents de sécurité auraient fouillé les maisons sans mandat », affirme le rapport américain. L’accès à Internet est libre mais le gouvernement surveille les emails et les forums de discussions. Le gouvernement a indirectement censuré et intimidé des médias en les poussant à pratiquer l’autocensure, ajoute le rapport. Certains journalistes ont subi des représailles pour avoir critiqué des membres du gouvernement. Les ONG locales sont harcelées et le travail des ONG internationales est entravé, ajoute le document.