Le conflit oublié du Yémen se rappelle à l'attention du monde

Dans ces contrées éloignées de la péninsule arabique et de ses environs, l'on oublie souvent que des conflits interethniques secouent périodiquement les populations non sans gravité.

C'est ainsi qu'au Yémen, hier, jour de l'Aïd, fête religieuse importante des musulmans, des affrontements ont eu lieu entre les forces gouvernementales et les insurgés chiites, causant la mort d'au moins 140 de ces derniers.

Sur ce terrain où le wahabbisme, de tendance sunnite, est souvent opposé aux tenants du chiisme, les affrontements se soldent, chaque fois et inéluctablement, par des dizaines de morts dans chacun des deux camps. Nous en avons vu une illustration directe, tout au long de ces dernières années en Irak, où a été substitué au prix d'innombrables victimes un régime chiite au régime sunnite de Saddam. Les adversaires font toujours fi de l'occupation de leur pays par des forces étrangères pour ne s'intéresser qu'au combat de leur adversaire local, de confession différente. Les questions de patriotisme ont cédé la place aux zizanies religieuses, fomentées principalement par l'Arabie saoudite et l'Iran.

Pour revenir au Yémen, les troubles sont nés à partir de 2005 et ont fait, depuis, quelques 10 000 morts, selon les observateurs.

Hier, les insurgés chiites projetaient de prendre le contrôle de la province frontalière de Saada, située à la limite de l'Arabie saoudite, à quelques 250 km au nord de Sanaa, la capitale du Yémen. Mais les forces gouvernementales leur ont barré le passage, en les exterminant.

Ces insurgés reprochent au régime d'être précisément inféodé à l'Arabie saoudite, chose qu'ils n'admettent pas, vu leur attachement à la confession chiite.