À l'issue de la réunion tenue à l'Élysée ce matin sous l'égide de Nicolas Sarkozy, la décision de passer à l'action armée en Libye a été prise. Y assistaient les chefs d'État de l'U.E. ou leurs représentants, la secrétaire d'État américaine, Hilary Clinton, les secrétaires généraux de l'ONU, Ban Ki Moon, et de la Ligue arabe, Amer Moussa. Signalons que l'U.A., qui s'est opposée dès hier à l'usage de la force en Libye, a décliné l'invitation.
Le président français a fait alors une allocution dans laquelle il a expliqué les objectifs fixés par la résolution 1973 demandant un cessez-le-feu immédiat en Libye, l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne et enfin la protection des populations civiles menacées d'extermination par le tyran Kadhafi. Il a signalé que les forces aériennes françaises étaient déjà sur place depuis une heure pour surveiller les mouvements de troupes libyens et que d'autres forces sont attendues dans les heures qui viennent.
En effet, dans le ballet aérien où se produiront les forces d'intervention, on annonce d'ores et déjà la venue d'avions britanniques, américains, norvégiens, polonais, canadiens, danois, italiens, espagnols, belges mais aussi arabes. Il en viendrait, semble-t-il, du Qatar, d'Arabie saoudite, de Jordanie, des Émirats et du Maroc.
Pour le président français, en se conformant strictement aux termes de la résolution précitée, il s'agit principalement d'imposer un cessez-le-feu à Tripoli, de sorte à obliger son armée de se retirer des zones de combat, sous peine de l'exposer à la destruction de sa flotte aérienne et de ses blindés, lesquels menaceraient intensément ces dernières heures la vie des civils libyens dans les contrées conquises par la résistance.
Sarkozy a profité de cette occasion pour rappeler par ailleurs que la France assumerait ses responsabilités en venant en aide aux peuples arabes qui luttent pour se libérer de l'oppression dans laquelle ils se trouvent, mais il a insisté sur le devoir revenant en premier lieu à chacun d'eux de se battre.
Avant de clore son discours, il a enfin ouvert une porte de sortie honorable à Kadhafi en l'invitant à cesser le feu immédiatement avant que les choses ne prennent une tournure grave et irréversible.