DSK, nouveau président du FMI, risque d'être démis de ses fonctions

DSK, autrement dit Dominique Strauss-Kahn, le candidat français présenté par Sarkozy, parrainé par l’UE, les USA et certains autres pays influents, comme le Brésil, l’a emporté finalement contre son rival thèque, Josef Tosovsky.

A 58 ans, DSK, l’ancien ministre socialiste de l’Economie et des finances du gouvernement Jospin, devient donc le quatrième patron français du FMI, le Fonds monétaire international. Il prendra ses fonctions fin octobre prochain.

Le monde et tout particulièrement l’ensemble des pays en voie de développement sont en droit désormais d’espérer quelques changements notables, à leur profit, dans la politique de cette institution internationale, qui a tant fait parler d'elle, à cause des conditionnalités draconiennes qui ont toujours accompagné ses interventions dans les pays en crise. Quand on évoque, en effet, la somme abusive des contraintes politiques et des restrictions inhumaines qu'il dicte, le plus souvent au détriment des populations les plus fragiles, on a quelque peine à distinguer cet organisme du Conseil de sécurité, cette coterie de super dirigeants internationaux qui essaient de régenter le monde à la baguette, sans aucune considération pour les peuples.

Certes, la direction en second du FMI échoit en partie à l’Américain Lipsky, par l'entremise duquel le Pentagone qui l'a nommé fait prévaloir sa propre vision des choses, mais DSK dispose d’une marge de manœuvre non négligeable. Aussi, est-il permis d’espérer qu’il joindra le geste à la parole.

De toute façon, le monde saura très vite dans quelle mesure DSK aura tenu ses promesses, celles notamment de venir vraiment en aide aux peuples les plus démunis, de servir la cause du développement, et non celle d’enrichir davantage encore les pays les plus nantis, comme cela a toujours de règle jusqu’ici. Entre autres, le profit mis à disposition exclusive des pays riches, en matière de tirages spéciaux, en dit suffisamment long sur l'avidité du grand capitalisme toujours prêt à faire main basse sur les maigres biens du tiers-monde.

Voici le CV abrégé de DSK tel que l'a publié Le Figaro d'aujourd'hui :

Né le 25 avril 1949, Dominique Strauss-Kahn, qui passe une partie de son enfance au Maroc, est d’abord un brillant étudiant. Diplômé d’HEC et de Sciences Po, il est également titulaire d’une licence en droit public et d’un doctorat en sciences économiques, matière dans laquelle il obtient l’agrégation. En 1977, il devient professeur d’économie en faculté, d’abord à Nancy, puis à Nanterre et à l’ENA. Il a également enseigné à HEC et à l’IEP de Paris. Avec le professorat lui vient la vocation militante, qu’il exerce d’abord auprès du Ceres des "chevènementistes".

Les nouvelles fonctions si prisées de DSK, l'ancien ministre socialiste des Finances du gouvernement Jospin, ne semblent pas lui porter chance, apparemment. Le même scandale qui est à l'origine du limogeage de Wolfowitz, son prédécesseur américain à peine nommé sur recommandation de Bush, va sans doute l'éconduire vers la porte de sortie.

L'ex candidat à l'élection présidentielle française reconnaît lui-même implicitement que l'affaire de sexe, révélée par le Wall Street Journal, qui le met en cause avec une ancienne subordonnée, d'origine hongroise et mariée à un économiste argentin de renom, le place désormais dans une très fâcheuse position.

L'Egypte et d'autres pays arabes, représentés au Conseil d'administration du FMI et manipulés par la Russie et les Etats-Unis, auraient conjointement demandé une enquête sur la question. L'objet, bien sûr, est d'établir si oui ou non le président en exercice du FMI a abusé de ses pouvoirs pour favoriser ou licencier son ancienne maîtresse, désormais installée à Londres à la Banque européenne de développement.

Au-delà, sans doute, des conclusions attendues de cette enquête, une action sera menée en parallèle pour forcer DSK à plier bagages, les affaires de sexe étant jugées inacceptables dans une institution internationale de cet ordre. N'était-ce pas, d'ailleurs, le même résultat qu'avait atteint son prédécesseur ?

Comme on le voit dans cette vidéo insérée dans un article publié sur Agoravox sous l'url : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46125, DSK n'en est pas à sa première frasque, en vérité. Il passerait même pour un coureur de jupons notoirement connu sur la place de Paris.