Lech Walesa, l'ancien leader du syndicat libre Solidarnosk élevé au rang de président de la République polonaise au début des années 90, a mis en garde ses concitoyens, dans une déclaration télévisée, sur les conséquences possibles de l'élection de Jaroslaw Kaczynski. "Je vous préviens, Kaczynski c'est un malheur", avant d'ajouter : "La Pologne ne doit pas servir de cobaye. La Pologne fait partie d'une configuration européenne. Avec les voisins il faut négocier et ne pas les menacer d'un sabre, ne pas les insulter".
Walesa, qui avait longtemps collaboré avec les deux frères jumeaux avant de se brouiller avec eux, sait de quoi il parle.
Dès l'arrivée au pouvoir des Kaczynski, en 2005, les relations de Varsovie avec Moscou puis avec Berlin se sont immédiatement dégradées et ont frisé parfois le point de rupture. Il était reproché aux deux capitales, durant la Seconde Guerre Mondiale, d'avoir massacré des milliers d'officiers, de soldats et de civils polonais.
Or, la Pologne, membre à part entière de l'Union européenne, doit pouvoir transcender ses ressentiments, améliorer son image vis-à-vis de ses voisins immédiats et porter haut l'étendard de la solidarité européenne.