Selon des indiscrétions recueillies par le journal El-Khabar, l'ancien directeur de la Télévision algérienne devrait son limogeage à son implication dans des malversations. Une commission d'enquête spécialisée s'emploie d'ailleurs, dans les locaux mêmes de la station, à en vérifier la véracité.
Il est de notoriété publique que la gestion opaque de la chaîne n'a jamais été autre chose qu'un secret de Polichinelle. Des documents explosifs ont commencé à circuler à Alger, de longue date déjà, à ce sujet. Ils mettaient directement en cause Habib Hamraoui-Chawki, dans des détournements indirects et importants des budgets de la Télévision.
Par une espèce de jeu machiavélique, ce directeur s'attribuait illégalement, en recourant à divers noms d'emprunt, la quasi totalité des marchés ayant trait à la production de films commandés par la chaîne. Cela allait des sketches aux films de série, projetés notamment durant le ramadhan.
Des techniciens, des ingénieurs et mêmes des bureaucrates, en donnant leurs propres noms, s'associaient publiquement à ce type de dénonciation dans des documents distribués à grande échelle à travers Alger. Tout y passait, depuis la collusion de Hamraoui-Chawki avec des artistes arabes jusqu'aux prestations de services frauduleuses fournies à la Télévision.
Il faut rappeler, enfin, que même son prédécesseur, Zoubir Zemzoum, avait été démis de ses fonctions à cause de semblables méfaits qui lui étaient reprochés, mais que l'on a vite fait de passer sous silence. La télévision étant un moyen de communication abondamment utilisé par le pouvoir en place, ce dernier ne pouvait réagir sans se brûler lui-même. En d'autres termes, il est fort probable que Hamraoui-Chawki s'en tire, lui aussi, à bon compte.