Lenouvelobs.com - 19/05/11
avec l'AFP
Près de 50% des décès dus à cette maladie pourraient être évités par la surveillance des hommes à risque.
Le risque de mortalité à long terme liée à un cancer de la prostate peut être évalué dès 44 à 50 ans avec le taux sanguin de PSA, l'antigène prostatique spécifique, un marqueur tumoral, selon une étude présentée mercredi aux Etats-Unis.
Cette recherche rétrospective révèle que 44% des décès consécutifs à un cancer de la prostate se sont produits chez les hommes dont les niveaux de PSA étaient dans les 10% les plus élevés au-dessus de 1,6 nanogramme par millilitres (ng/ml) quand ils étaient dans cette tranche d'âge.
Cette étude menée en Suède montre ainsi que les niveaux de PSA mesurés lors de l'expérience initiale prédisent de manière précise le risque pour les hommes testés de décéder d'un cancer de la prostate ou de développer une tumeur métastatique de cette glande jusqu'à trente ans après.
50% des cas pourraient être évités
Ainsi, selon les auteurs de cette communication, près de la moitié de tous les décès dus au cancer de la prostate pourraient être potentiellement évités par une étroite surveillance de ce petit groupe d'hommes à haut risque.
De plus, les auteurs de cette étude ont découvert que les sujets dont les taux de PSA dans le sang sont bas pour leur groupe d'âge ont comparativement un moindre risque - 28% plus bas avec un PSA allant jusqu'à 0,5% - de développer un cancer métastatique de la prostate ou d'en mourir plusieurs décennies plus tard. Ils auraient ainsi besoin de seulement trois tests de PSA tout au long de leur vie.
Ces résultats pourraient potentiellement avoir des implications importantes pour décider quels sont les hommes qui devraient faire l'objet de dépistage plus fréquent, estime le Dr Hans Lilja, du Memorial Sloan-Kettering Cancer Center à New York, principal auteur de cette étude dévoilée par l'American Society of Clinical Oncology (ASCO).
La 2e cause de mortalité par cancer chez l'homme
Cette étude, qui fera l'objet d'une présentation à la 47e conférence annuelle de l'ASCO du 3 au 7 juin à Chicago, a été réalisée à partir des échantillons de sang archivés de 1974 à 1986 provenant de 12.090 hommes.
Six ans plus tard, les auteurs de l'étude ont de nouveau analysé 4.999 échantillons dans le cadre du projet suédois de prévention Malmo. En plus, 1.167 hommes ont fourni des échantillons de leur sang alors qu'ils étaient âgés de 60 ans. Ils ont pu ainsi estimer les niveaux moyens de PSA pour la tranche d'âge 44-50 ans, à 51 ans et de 55 à 60 ans.
Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers de l'homme de plus de 50 ans et représente avec le cancer broncho-pulmonaire la deuxième cause de mortalité par cancer chez l'homme dans le monde développé, après le cancer du poumon.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110519.OBS3495/le-risque-lie-au-cancer-de-la-prostate-mesurable-des-44-50-ans.html