Réunis depuis hier les ministres des Affaires étrangères du G8 ont clôturé aujourd'hui leur rencontre sur un constat d'échec total.
Très loin de suivre l'initiative du président français qui s'était prononcé pour la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne destinée à empêcher les troupes de Kadhafi de poursuivre les massacres de populations à l'arme lourde et avec l'aviation, les représentants de l'Italie, de l'Allemagne et surtout de la Russie s'y sont opposés après avoir tant hésité à se décider.
Ces derniers avaient d'autant plus de facilité à développer leur thèse que les ministres anglais et américain, les seuls qui eussent pu faire lever les hésitations, se trouvaient absents à la rencontre d'aujourd'hui.
Le communiqué final a donc noyé les travaux du G8 dans des formules plutôt vagues appelant l'ONU à instaurer des sanctions économiques ou maritimes contre la Libye qu'à faire preuve de quelque fermeté pour au moins exiger l'arrêt immédiat des violences qui continuent de se dérouler à l'abri des regards étrangers, les médias internationaux ayant été chassés du théâtre des opérations militaires.
Mis en difficulté par suite de ces conclusions allant contresens des attentes de Sarkozy en particulier, Alain Juppé, ministre français des A.E., a fini par revenir sur la reconnaissance du Conseil national de transition. "C'est, a-t-il dit, un interlocuteur et non l'unique interlocuteur de la Libye", comme l'avait laissé entendre publiquement le président français.
Ce qui ressort enfin plus subtilement de cette réunion, c'est que le G8 s'est défaussé sur la Ligue arabe qui, a-t-il estimé, est l'organe le mieux placé pour organiser en quelque sorte cette zone d'exclusion à laquelle les occidentaux pourraient, à la limite, apporter quelque concours de second plan.