Le projet de révision du Code communal annoncé par le gouvernement donne l'occasion aux présidents d'APC (maires) non seulement d'exprimer leur mécontentement, donc de le rejeter et d'agiter la menace de leur démission collective, mais de rappeler aussi leurs propres revendications statutaires et salariales restées en souffrance.
Ils estiment que dans la mouture présentée, à laquelle ils n'ont pas été associés ni invités à donner préalablement leur avis, le nouveau code restreint considérablement leurs attributions au profit des walis et que, déplorent-ils, « les gens qui ont élaboré ce code communal n’ont aucune expérience dans la gestion des collectivités locales ».
Ils ne comprennent pas, d'un autre côté, le silence observé suite au dépôt de leur plateforme de revendications. Au nombre de celles-ci ils rappellent la reconnaissance de "l'immunité" des présidents d'APC, la mise en place d'un statut particulier et enfin l'augmentation de leur rémunération.
Selon Mouhib Khatir, président de l'APC de Zéralda et président d’un forum regroupant quelque six cents maires, "la plupart des maires vont donc déposer une démission collective, jeudi prochain". Il ajoute, par ailleurs : « Il y a des maires à Annaba et à Sidi Bel abbes qui ont déjà démissionné. S’ils veulent maintenant importer des maires qu’ils le fassent », a-t-il ajouté, rapporte TSA.
Contrairement aux maires notamment de France, qui ne perçoivent point de rémunération, la fonction étant essentiellement honorifique en sus d'être politique, les présidents d'APC perçoivent un salaire juste moyen, qui leur permet de vivre petitement néanmoins. D'où la tentation devenue courante de céder, pour nombre d'entre eux, aux appâts de la corruption qui aboutissent aux scandales rapportés régulièrement par la presse.
Quant à leurs prérogatives, il est vrai qu'elles restent limitées et que l'État s'active de longue date déjà à restreindre leur domaine d'intervention, de sorte à en faire de simples fonctionnaires placés sous le contrôle et la tutelle des walis (préfets).