Ben Ali accusé de haute trahison

Le nouveau Premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, inscrit comme première priorité de son gouvernement le rétablissement de la sécurité. "Notre priorité sera de rétablir l'autorité de l'État, tombée à un niveau insupportable, ce qui passe par le rétablissement de la sécurité pour tous les citoyens, les régions et les institutions", a-t-il déclaré à la presse. Pour lui, il faut immédiatement "relancer le cycle économique sans aucun retard, car nous sommes au bord du gouffre", a-t-il ajouté.

Il a annoncé aussi : "Dans deux jours, je présenterai mon nouveau gouvernement au président par intérim ". Le gouvernement provisoire en place est en effet réduit à quelques ministres, leurs 8 collègues ainsi que Ghanouchi appartenant tous à l'ancien régime ayant été poussés par la rue vers la porte de sortie.

Pour parvenir à ce résultat, les Tunisiens ont d'ailleurs payé le prix fort, puisqu'au moins cinq manifestants ont été tués lors des derniers affrontements avec la police.

Essebsi pointe du doigt publiquement Ben Ali qu'il charge de graves accusations : "Je n'ai aucun doute que l'ancien président s'est rendu coupable de haute trahison pour avoir renoncé à assumer sa responsabilité d'assurer la sécurité et la stabilité" et pour avoir fui ses responsabilités de " commandant en chef des forces armées", a déclaré M. Essebsi.

L'ancien dictateur a quitté précipitamment son pays le 14 janvier dernier pour aller se réfugier en Arabie saoudite, où il serait tombé par suite gravement malade. Le pouvoir en place à Tunis a demandé son extradition à Ryadh, sans succès, les deux pays n'ayant pas signé de convention commune en la matière.