Ibrahim Ghali, ambassadeur de la République sahraouie à Alger, a annoncé l'arrestation, mardi 21 septembre, de Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police, âgé de 42 ans.
C'est à M'heriz, une localité située à 30 km de la frontière mauritanienne et à 400 km de Tindouf, à l'extrême sud-ouest algérien, que les forces du Polisario se sont emparées du présumé traître, soupçonné d'avoir "fourni des secrets" se rapportant aux institutions de son pays et s'est adonné à "des activités d'espionnage pour le compte d'un pays en guerre avec la République sahraouie dans le but de nuire à sa sécurité et son ordre". L'ambassadeur a ajouté que l'inculpé "serait déféré devant la justice pour trahison et que son jugement ne serait pas tenu secret".
A Smara, une ville occupée par les troupes marocaines, Moustapha Salma avait exprimé, dans une conférence de presse, sa volonté de se rendre à Tindouf pour sensibiliser ses compatriotes au projet d'autonomie préconisé par Rabat. "Je suis favorable à ce que le dialogue entre le Polisario et le Maroc s'ouvre sur la base du plan d'autonomie proposé par le Maroc et je retournerai dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf pour défendre cette option", avait-il alors déclaré.
Le Maroc a aussitôt réagi pour dénoncer ce que Taib Fassi Fihri, son ministre des Affaires étrangères, appelle un acte "grave de l'Algérie et du Polisario [qui] confirme la nature singulière qui prévaut dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, où la liberté de circulation est entravée, le droit d'expression confisqué et la liberté d'opinion censurée".
Malheureusement, pour le Polisario, cette défection n'est pas la première ni la dernière, peut-on craindre. De hauts responsables politiques sont sortis de ses rangs pour se rallier au Maroc à un moment ou un autre dans le passé. Par divers côtés, en effet, ce mouvement ressemble étrangement à celui de ses frères palestiniens, où l'on ne pense plus à la libération d'un territoire mais à ses comptes bancaires en Suisse et à la manière manière de détourner l'argent du peuple. Il suffit de faire un tour dans les marchés du sud algérien pour y constater l'afflux de produits alimentaires, destinés au peuple sahraoui à titre de dons, qui s'y vendent à des prix bradés pour remplir les poches de véreux responsables.