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 L'horreur de l'occupation américaine en Irak

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Nabila

Nabila


Nombre de messages : 224
Date d'inscription : 14/05/2007

L'horreur de l'occupation américaine en Irak Empty
MessageSujet: L'horreur de l'occupation américaine en Irak   L'horreur de l'occupation américaine en Irak EmptyMar 25 Sep - 21:57

Du n° 536 (28 juillet au 3 août 2007) du magazine Marianne, le texte ci-après a été copié et reproduit in extenso.
Au lecteur de se faire une idée de ce qui se passe en Irak, sous couvert d'une soi-disant démocratie que Bush déclare y mettre en place.
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LES G.I. RACONTENT L'HORREUR EN IRAK

Le texte que vous allez lire est atroce. Cette extraordinaire enquête du grand magazine américain The Nation, réalisée auprès de 50 vétérans d'Irak, résume l'enlisement et la déshumanisation de l'armée la plus puissante du monde. Sur 600 000 victimes civiles de la tragédie irakienne, 31% seraient décédés en raison de l'attitude des forces d'occupation, qu'il s'agisse de tirs aux check points, sur les routes, dans les prisons ou lors de raids dans les maisons. Cette violence a été largement assumée par la hiérarchie militaire qui, malgré l'étendue de l'horreur, a persisté à couvrir ses hommes. Les témoignages recueillis par The Nation éclairent aujourd'hui d'une lumière noire une guerre qui a détruit l'Irak, embrasé la région et dévasté la conscience américaine.
L'horreur de l'occupation américaine en Irak Images40
La haine contre les Irakiens décrite par les vétérans a été confirmée par un rapport du Pentagone publié le 4 mai dernier. Selon ce sondage, conduit par la direction des services médicaux de l'armée, SEULEMENT 47% DES SOLDATS ET 38% DES MARINES PENSENT QUE LES CIVILS DOIVENT ETRE TRAITES AVEC RESPECT ET DIGNITE. Seulement 55% des soldats et 40% des marines disent qu'ils dénonceraient un camarade qui tuerait ou blesserait un non combattant innocent.

Sergent-chef Majia : "La frustration de ne pouvoir répliquer à nos agresseurs nous a conduits à adopter des tactiques destinées à punir la population qui les soutenait ".

Les effets dévastateurs des bombes au bord des routes, avec leur coût régulier en tués et blessés américains, ont conduit beaucoup de militaires à déclarer la guerre ouverte à tous les Irakiens.

Les vétérans décrivent des tirs sans précaution dès la sortie de la base. Certains tiraient sur des bidons d'essence en vente au bord de la route, puis jetaient des grenades sur les flaques pour les enflammer. D'autres ouvraient le feu sur des enfants. Ces incidents mettaient en rage les témoins irakiens.

Nous avons des récits, dans un cas confirmé par des photographies, prouvant que certains soldats avaient tellement perdu leurs repères moraux, qu'ils avaient moqué ou profané des cadavres irakiens. Une photo, parmi des douzaines confiées à The Nation, montre un soldat américain faisant semblant de manger avec sa petite cuillère réglementaire en plastique marron la cervelle répandue d'un Irakien tué.

LES RAIDS

Les raids avaient normalement lieu entre minuit et 5 heures du matin, selon le sergent John Burhns, 29 ans, qui estime avoir participé à près de 1000 descentes chez des Irakiens. [...] Ses descriptions des procédures sont identiques à celles de huit autres vétérans qui on servi à Kirkouk, Samarra, Bagdad, Mossoul, et Tikrit.

"On cherche à les prendre par surprise", explique le sergent Burhns, "il faut les prendre dans leur sommeil. Une dizaine de militaires participent à chaque raid, avec cinq postés à l'extérieur en protection et les autres pour fouiller la maison".

Les militaires casqués portant des gilets pare-balles et armés de fusils munis de lance-grenades défoncent la porte à coup de pieds.

"Vous foncez à l'intérieur, s'il y a des lumières électriques, vous les allumez. Sinon vous utilisez vos lampes torches. Vous grimpez les escaliers quatre à quatre, vous vous emparez du père de famille. Vous l'arrachez de son lit devant sa femme. Vous le collez contre le mur. D'autres soldats font irruption en même temps dans les autres chambres et s'emparent de la famille, pour la regrouper. Puis vous entrez dans une pièce et vous la mettez à sac pour être sûrs qu'il n'y ait pas d'armes. Vous prenez l'interprète et le père de famille, vous braquez votre arme sur ce dernier et vous lui demandez par l'entremise de l'interprète s'il a des armes, de la propagande antiaméricaine, ou quoi que ce soit qui permette de croire qu'il est mêlé à des activités contre les forces de la coalition."

"Généralement, ils disent non, parce que le plus souvent c'est vrai", dit le sergent Burhns. "Alors vous retournez le canapé, vous ouvrez le frigo, s'il en a un, et vous jetez le contenu entier par terre. Vous videz ensuite tous les tiroirs et les placards et vous jetez le tout par terre. En fait, vous laissez sa maison comme après le passage d'un ouragan.

Et si vous trouvez quelque chose, vous l'arrêtez. S'il n'y a rien, alors vous lui dites : "Désolé de vous avoir dérangé. Passez une bonne soirée".
Bref, vous venez d'humilier cet homme devant toute sa famille, sa famille que vous venez de terroriser, et vous avez dévasté sa maison. Et puis vous allez à côté et vous recommencez une centaine de fois
."

LES ARRESTATIONS

Les prisonniers d'Abou Chraib se sont mutinés le 24 novembre 2003, pour protester contre leurs conditions de détention. [...] Neuf prisonniers ont été tués et trois blessés, quand les soldats ont ouvert le feu pour mater la mutinerie. Les soldats ont pris des photos de l'événement et s'en vantaient.

Le caporal Patrick Resta, 29 ans, de la Garde nationale, se souvient de l'officier commandant sa section affirmer à ces hommes que la convention de Genève n'existe pas du tout en Irak et qu'il est prêt à le leur confirmer par écrit.

LES CONVOIS

Le mépris envers les civils irakiens était particulièrement évident lors des convois routiers. Ces convois sont les artères qui font vivre les forces d'occupation, en transportant l'eau, le courrier, les pièces détachées, la nourriture et le carburant.

En règle générale, selon les interviewés, les convois étaient composés de 20 à 30 camions avec un véhicule militaire en tête, un autre à l'arrière et au moins un au milieu.

Ces convois omniprésents en Irak sont également, pour beaucoup d'Irakiens, une source de violences gratuites. Selon les descriptions données par 38 des vétérans interviewés qui ont escorté des convois, quand les colonnes de véhicules quittaient leur base puissamment fortifiées, elles fonçaient à travers des zones densément peuplées à plus de 100 km/h. Des civils irakiens, dont des enfants, étaient souvent percutés et tués à leurs passages.

Le sergent Flatt s'est souvenu d'un incident de janvier 2005, quand un convoi l'a dépassé sur une des grandes routes vers Mossoul : "Une voiture qui suivait s'est trop approchée de leur convoi. Bref, ils ont ouvert le feu. Une balle a traversé le pare-brise et a atteint la passagère au visage. Son fils conduisait et il y avait ses trois petites filles sur la banquette arrière. Comme nous étions postés à l'entrée de l'hôpital de Mossoul, vers lequel la voiture s'est dirigée, j'ai clairement vu qu'elle était morte. Et j'ai vu que les trois petites filles pleuraient ."

LES CHECK POINTS

Les check points militaires américains qui couvrent l'Irak, selon 26 soldats et marines qui y ont participé, sont souvent mortels pour les civils. Des Irakiens sans armes sont souvent pris pour des insurgés, et les règles d'ouverture du feu sont floues. Les soldats craignent les kamikazes et tirent souvent sur des véhicules civils. Neuf de ces soldats on dit avoir vu des civils être la cible de tirs à des barrages de contrôle. Ces incidents sont si fréquents que l'armée américaine ne peut pas enquêter à chaque fois, ont reconnu certains vétérans.
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