Après avoir chargé son vice-Premier ministre, Yazid Zerhouni, d'annoncer que la levée de l'état d'urgence - instauré depuis 1992 au moment fort du terrorisme islamiste - n'était pas à l'ordre du jour, Bouteflika, visiblement pris de panique par les événements tunisiens puis égyptiens et yéménites, a cru devoir annoncer en conseil des ministres ce matin que la question de cette levée va être étudiée, sans préciser quand ni dans quel délai.
D'un autre côté, il dit instruire les services concernés pour ouvrir le champ des médias lourds, radio et télévision, à d'autres formations politiques que celles dites de l'alliance présidentielle.
Dans le même registre, le chef du gouvernement annonce, par ailleurs, la remise sine die de la loi instituant l'usage du chèque bancaire dans tous les paiements de factures dépassant le seuil de 500 000 DA.
Toutes ces initiatives, que l'opposition a revendiquées en vain depuis des années, n'ont d'autre motivation que cette panique grandissante qui envahit le régime depuis le renversement de la dictature tunisienne et le retrait en cours de l'autre dictature, celle de l'Égypte.
De plus, Bouteflika continue d'opposer une fin de non-recevoir aux autres revendications plus sérieuses encore comme celles des libertés publiques, à commencer par le droit de manifester pacifiquement à Alger, le droit à l'expression libre qui suppose la levée de toutes les censure instituées, des lois liberticides concernant la presse, le cinéma, le droit de créer librement un journal, un parti politique, etc.
En réalité, les mesures annoncées du bout des lèvres sont même "dangereuses" comme l'a expressément indiqué le RCD, le parti d'opposition, dans un communiqué d'aujourd'hui.
Le peuple algérien réclame surtout le départ du dictateur ayant nom Bouteflika et de sa bande de mafieux.