Après avoir tenté de louvoyer en faisant des promesses en l'air pour gagner du temps, celui de calmer la révolte populaire que ses débordements et ses abus ont suscitée au terme de trente années de dictature, Mubarak, contre toute attente, joue sa dernière carte. Il a organisé une contre-manifestation à sa gloire, où des policiers en civil et des jeunes chômeurs des quartiers miséreux ont été armés et dotés de chevaux et de chameaux pour déferler sur la place Tahrir et en déloger les manifestants encore sur place.
Des échauffourées se sont aussitôt déclenchées entre les deux camps, celui des pro-Mubarak et l'autre des anti-Mubarak. Des coups de poings, de matraques, de machettes et de pierres ont été échangés entre eux, causant de part et d'autre des dizaines de blessés.
L'armée, occupant pourtant les lieux, n'est pas intervenue pendant tout le temps où les affrontements ont fini par donner l'avantage aux policiers en civil, permettant ainsi à la télévision officielle de montrer l'œuvre irréfléchie d'un pouvoir aux abois, poussés dans ses derniers retranchements et refusant toujours de céder sous la pression populaire qui lui a exprimé suffisamment et à la face du monde son rejet total.
Des cocktails Molotov ont été abondamment utilisés par les pro-Mubarak contre leurs adversaires, brûlant en même temps des véhicules militaires et des locaux publics et privés.
Les reporters étrangers sur place ont réussi à apporter la preuve que ces agitateurs sont pour la plupart des policiers en civil ou des agents de renseignements.
Obama et ses homologues occidentaux sont désormais servis, eux qui voulaient à tout prix jouer sur deux tableaux, à savoir donner satisfaction, d'un côté, au peuple égyptien réclamant la fin de la dictature de Mubarak, de l'autre, soutenir ce dernier à organiser sa sortie progressive afin de préserver le statu quo du Caire vis-à-vis d'Israël.