A l'ONU, Sarkozy la joue à l'hypocrite

Coincé entre le devoir ou simplement la volonté de soutenir la clique Bush et consorts dans sa confrontation avec l’Iran, dont on sait aujourd'hui les véritables soubassements qui l'inspirent à l’arrière-plan, et la nécessité de couvrir Bernard Kouchner, son ministre des Affaires étrangères, à qui la langue avait fourché au point de dévoiler un peu trop tôt un plan de guerre sans doute concocté avec Washington, Sarkozy, par son propos tenu hier à l’ONU, s’est retrouvé finalement coincé dans son approche du problème nucléaire de Téhéran.

En essayant de conforter, en effet, Israël et Washington, dans leurs préparatifs visant à frapper coûte que coûte l’Iran, le principal obstacle à la mise en place durable de l’hégémonie occidentale et principalement israélo-américaine au Proche-Orient, sous le faux prétexte au besoin que ce pays serait sur le point de fabriquer la bombe, Sarkozy bute, à n'en pas douter, sur sa propre logique défendant le droit de Téhéran d’accéder à l’énergie nucléaire civile.

Bien loin, donc, de la position extrême de la candidate Ségolène Royal croyant devoir interdire carrément à ce pays de toucher au nucléaire sous n’importe quelle forme, Sarkozy essaie plutôt de tempérer sa position en se rapprochant beaucoup plus du dispositif internationalement retenu de laisser ouverte à toute nation la possibilité de faire des recherches nucléaires civiles.

Mais, dans le contexte de la faillite pétrolière vers laquelle l’Occident se dirige à grands pas, ce même Sarkozy vole au secours de Washington pour l’appuyer, en réalité, dans sa résolution de faire main basse sur le territoire iranien tout aussi riche en pétrole que l’Irak, pour tenter de sauver égoïstement l'économie occidentale menacée à court terme d'écroulement complet.

Là est le fin fond de l’histoire, où Israël, l’abcès posé au cœur de cette région, entend à son tour jouer un rôle de premier plan. L’appétit venant en mangeant, ne profite-t-il pas déjà assez et directement du pétrole irakien ?