Coup de théâtre, l’affaire Khalifa, prise en main au Tribunal de Nanterre, promet de nous abreuver de révélations croustillantes que tout Algérien, tout en les subodorant pourtant, attend avec impatience. Chacun devinait, en effet, à travers la chape de plomb imposée au procès de Blida, la compromission dans de graves affaires de corruption de hauts responsables de l’Etat.
Ghazi Kebbache et Mohamed Nanouche, deux ex cadres du groupe Khalifa, jugés à Blida, sans doute par contumace, et qui sont poursuivis en France pour d’autres délits, viennent en effet de balancer un certain nombre d’apparatchiks du régime algérien que l’on s’était, à Blida, finalement en vain, tant efforcé à ne pas exposer à la vindicte publique. Le frère de Bouteflika, la fille de Larbi Belkheir, Rachid Maarif, ancien directeur du protocole de la présidence, actuellement ambassadeur à Rome, sont au nombre des bénéficiaires d’appartements huppés gracieusement offerts par le dandy Khalifa, relève-t-on dans El-Watan d'aujourd'hui.
Alger n’est pas Paris, où la justice doit passer, quelles qu’en soient les pesanteurs et autres considérations politiciennes qu’il eût plu aux gouvernements respectifs de mettre en avant pour étouffer l’affaire. Au besoin, la presse, maintenant alertée, ne manquera pas de prendre le relais pour exiger les clarifications attendues de tous, et surtout du malheureux peuple algérien qui souffre tant de la gabegie ambiante, de l’incompétence et de l’irresponsabilité de ses gouvernants.
Il faut même s’attendre à d’autres révélations sinon à d’autres précisions qui accableront le régime d’Alger, qui décidément reste sourd aux objurgations du peuple continuant de réclamer à cor et à cri la vérité et toute la vérité sur l’enrichissement sans cause d’un vulgaire voyou du genre Khalifa, de ses acolytes et surtout de ses amis bien planqués dans les arènes du pouvoir.