La secousse tunisienne s'étend jusqu'au Yémen

Après la Jordanie, la Tunisie, l'Algérie et l'Égypte voici venir le tour du Yémen, où des milliers de personnes ont envahi la rue ce matin à Sanaa pour protester contre le règne d'Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Les manifestants scandaient : "Non au renouvellement du mandat", par référence à l'intention du dictateur en place de remanier la Constitution pour se maintenir en place à vie, ou encore "Ben Ali est parti au bout de 20 ans, au Yémen, 30 ans, ça suffit !" et enfin "Non à la transmission du pouvoir à sa progéniture", parce que Abdallah compte toujours, comme ses homologues arabes, céder sa place à son fils qui est en charge de la garde républicaine.

À la différence des autres pays, au Yémen la police a laissé faire. Il n'y a pas de heurts signalés jusqu'ici dans les quatre manifestations organisées par l'opposition. Par contre, le parti du dictateur a organisé quatre rassemblements dans la capitale pour faire contrepoids à cette dernière.

Unique république de la péninsule arabique, le Yémen est un pays pauvre qui vit quasiment des subsides de l'Arabie saoudite depuis qu'il s'est réunifié en 1990. Sa population est de 23 millions d'habitants. Il est toujours, depuis 2004, en proie, du côté de la frontière saoudienne, à la guerre civile fomentée par les islamistes qui fait de nombreux morts. Ryadh mais aussi Washington interviennent souvent militairement dans ce conflit pour mater la rébellion sans réussir à l'étouffer complètement.