Un problème humanitaire commence à se poser sérieusement à la frontière entre la Tunisie et la Libye, où des dizaines de milliers de migrants étrangers se pressent pour quitter le territoire libyen.
Tous fuient la Libye pour diverses raisons : chômage d'un côté mais aussi crainte de se trouver mêlés aux affrontements opposant la résistance libyenne aux services de police, peur panique aussi pour les Africains subsahariens d'être pris pour cibles comme mercenaires accourus au secours de Kadhafi.
En nombre, ce sont surtout les Égyptiens, que les autorités du Caire semblent avoir abandonnés à leur triste sort, qui dominent. Ils étaient, il est vrai, 1,5 million de travailleurs à activer en Libye depuis parfois des décennies, mais se retrouvent aujourd'hui contraints de fuir et demander refuge à la Tunisie en attendant d'hypothétiques moyens de transport pour se faire rapatrier chez eux.
Il y a aussi des Bengladais, des Malaysiens, des Indiens, des Pakistanais et autres Asiatiques travaillant jadis dans les secteurs du bâtiment, qui cherchent à sauver leur peau dans un pays en ébullition.
Certes, l'ONU a déjà dressé des tentes pour abriter une partie de cette masse de plus en plus compacte qui s'accumule à Ras Adjir, elle pourvoit aussi aux premiers soins des blessés, assure la subsistance alimentaire en appoint à l'aide fournie principalement par les Tunisiens. Mais, il est urgent que des facilités s'ouvrent pour permettre le franchissement rapide de la frontière tunisienne et que s'organisent des embarquements vers les pays d'origine de tous ces migrants.