Le temps d'une nuit, Ghanouchi, le successeur provisoire de Ben Ali, a été démis de ses fonctions. Le Conseil constitutionnel a décidé, en effet, de redonner force à la loi, cette même loi que l'ex président avait bafouée, juste avant de disparaître dans la nature dans l'après-midi d'hier, en nommant illégalement son successeur.
Réunie ce matin, cette haute institution, après avoir reconnu officiellement la vacance du pouvoir et écarté définitivement Ben Ali, a appliqué la règle constitutionnelle prévue par l'article 57 en nommant comme intérimaire le président de l'Assemblée nationale, Foued Mebezza.
Ce dernier devra donc diriger le pays jusqu'aux élections anticipées, dont l'organisation est à prévoir dans un délai de 60 jours.
Ghanouchi devient donc ex président provisoire et en même temps ex Premier ministre, puisque, à présent, il échoit à Mebezza de désigner le Premier ministre de son choix, lequel formera à son tour un cabinet de transition.
Il semble que Ghanouchi, dont tous les Tunisiens louent l'intégrité exemplaire, soit lui-même à l'origine de cette modification souhaitée par des juristes et une partie de l'opposition.
Ghanouchi a néanmoins été aussitôt reconduit dans les fonctions de Premier ministre par le président intérimaire.