Khalida Toumi, ministre de la Culture, et ex responsable du parti d'opposition, le RCD, a fini de longue date déjà de tourner casaque. De la démocrate qu'elle prétendait être naguère, elle est devenue une zélée exécutante à la solde de son mentor Bouteflika qui régente et verrouille tout, en dictateur rétrograde qu'il est.
Ainsi, après avoir mis en place, comme ministre concerné, tout un dispositif très contraignant qui oblige notamment les auteurs de créations littéraires à requérir l'imprimatur préalablement à toute diffusion publique, la voilà qui, par un nouveau projet de loi, étend cette obligation diabolique et médiévale à toute création cinématographique.
En d'autres termes, avant de concevoir désormais toute espèce de production de l'esprit, l'auteur d'un ouvrage, le scénariste et le réalisateur d'un film doivent penser à s'autocensurer de sorte à ne pas porter atteinte aux règles établies sinon à l'image du seigneur régnant ou encore aux préceptes religieux, etc. Enfin, pour résumer, il faut s'autobaillonner pour ne pas susciter la colère des "gens de cour" que représentent tous ces gouvernants que les Algériens seraient fort heureux de voir traduits devant les tribunaux pour les méfaits qui les accusent, et la liste est déjà longue.
En tout cas, s'il est un seul contestataire qui a osé dire non publiquement à un projet de loi qu'il juge "liberticide et archaïque", c'est bien le RCD l'ex famille politique de la ministre de la Culture. Dans un communiqué rendu public dimanche, son groupe parlementaire considère que ce projet de loit « complète une politique de censure ». « Arrivé après le projet de révision du code communal qui achève de disqualifier la notion même d’élu, cette nouvelle tenaille complète grossièrement une politique de censure, d’opacité et de prédation », écrit le RCD.