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 En Algérie tout est mis en oeuvre pour effacer jusqu'aux racines par esprit arabiste rétrograde

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Ouchen

Ouchen


Nombre de messages : 283
Date d'inscription : 01/06/2007

En Algérie tout est mis en oeuvre pour effacer jusqu'aux racines par esprit arabiste rétrograde Empty
MessageSujet: En Algérie tout est mis en oeuvre pour effacer jusqu'aux racines par esprit arabiste rétrograde   En Algérie tout est mis en oeuvre pour effacer jusqu'aux racines par esprit arabiste rétrograde EmptyMer 25 Mai - 17:10

Ces derniers temps, certains cercles du pouvoir et même de sa périphérie s'emploient activement à dénigrer l'histoire algérienne. Non pas celle post-indépendance que l'on veut cheviller corps et âme à l'équipée d'Oujda qui, en maîtresse des lieux, règne de force ou à l'aide de maints subterfuges comme la fraude électorale, le tribalisme, le régionalisme, etc., mais toute l'histoire ancienne et moderne qui atteste de la berbérité profonde du pays, de l'existence de racines autres qu'arabes, etc.
Dans le même esprit, l'on s'est démené des décennies durant depuis 1962 à effacer d'un trait de plume, surtout à l'école, ce passé que l'on prend soin de camoufler en toutes circonstances pour empêcher les nouvelles générations de rechercher à identifier leurs véritables racines.
Il se trouve que dans cette clique d'Oujda, Ben Bella, tout particulièrement, occupe un rôle de premier plan pour dénigrer, en Marocain qui s'en réclame avec fierté, l'Algérie et ses enfants. Il a tenu tout récemment encore des propos qui relèvent davantage du délire et de son arabisme outrancier que de l'homme d'État, dont les Algériens s'estiment en droit d'attendre des prises de position sages et surtout adultes...
Aussi, son arrogance, ses vantardises, ses aboiements commencent-ils à agacer l'ensemble des citoyens. Chacun sait, certes, qu'il y a là une attitude relevant d'un homme sénile, d'un vieux gaga dont l'itinéraire tourmenté n'a guère d'intérêt. C'est pourquoi d'ailleurs d'aucuns ont vite fait de lui clouer le bec déjà à travers la presse écrite. Aujourd'hui, c'est au tour du député Mira de lui administrer une belle leçon si tant est qu'il est en mesure d'en saisir la véritable portée. La voici, telle que publiée par El-Watan.

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RÉPONSE À BENAICHA, BEN BELLA ET …CONSORTS

Après avoir été tout le long de son passage à la TV un laïque et un nationaliste arabe, à la mode syrano-irakienne, voilà que Benaicha, pieusement déguisé, se cherche une rédemption sur le dos d’une héroïne qui, malgré les mythes l’entourant pour mieux l’enterrer, fît et fut l’Histoire, histoire de Tamazgha, du pays des Algériennes et des Algériens.

Quinze siècles après les chevauchées fantastiques de cette femme hors du commun, chef d’État et stratège militaire dans une société de mâles, Benaicha, au crépuscule de sa vie, tremble de tous ses membres à l’idée que « la devineresse » aurait pu lui faire rater l’entrée en islam. Nonobstant son parcours connu de tous où l’islam alimentaire tenait une part importante, il ne se veut pas dans l’histoire, mais dans le délire interprétatif d’une option virtuelle. Théorique, celle-ci est autrement plus condamnable que sa trajectoire réelle en matière de conviction religieuse. Kahina triomphante, on aurait, comme les Chrétiens, commis le pêché originel qui nous aurait éloigné définitivement du paradis. Diantre !

Le drame dans ce pays, où Benaicha n’est qu’un épigone d’élites dévoyées, c’est que l’on peut tenir des propos racistes avec une sérénité sidérante, apanage et privilège de gens convaincues, du haut de leur morgue, suffisance et arrogance mortifères, de personnifier les « civilisateurs ». On se croirait presque en Amérique latine du début du siècle dernier avec des peuples entiers assimilés, réduits aux marges de l’histoire et soumis à « la vraie religion » et aux oligarchies. Les théoriciens qui se sont penchés sur ce phénomène l’appelaient le colonialisme intérieur. Si Benaicha avait lu « Portrait du colonisé » d’Albert Memmi, il comprendrait vite la profondeur abyssale de son aliénation psychique et intellectuelle. Il n’a même pas assimilé Ibn Khaldun.

Pour Benaicha, il est normal et même naturel d’être arabiste en Algérie – comment peut-on se poser la question ? – et douter, en filigrane si ce n’est grossièrement, de l’algérianité du berbériste, réduit à la représentation de l’ennemi intérieur. Ce faisant, il reprend la même attaque contre Mammeri que celle de Ben Bella à l’encontre d’Aït Ahmed. En 1962 déjà, ramené dans les soutes de l’armée des frontières, Ben Bella s’installait à Tlemcen. Il s’était fendu d’un communiqué qualifiant Krim, accompagné en la circonstance de Boudiaf, de régionaliste parce que celui-ci venait d’entrer à Tizi Ouzou. Tlemcen, c’est l’Algérie ; Tizi Ouzou ne peut l’être. Tel Bourourou, le croquemitaine amazigh est convoqué pour s’expier de ses pêchés qu’on attribue volontiers à l’autre. Tlemcen et Tizi Ouzou sont deux villes algériennes, et Tlemcen, plus avant que Tizi Ouzou, incarnait l’histoire amazighe en étant la capitale de deux dynasties berbères au Moyen Age : Zianide et Abdelwadid.

Qui ne connaît pas Yaghmourassen? Peut-être BenBella et…Benaicha.

En réalité, le mal est plus profond. Ce sont des générations entières qui sont coupées de leurs racines et de leur histoire. Comme dans tous les pays islamisés, la narration de la geste islamique et l’empathie qui s’ensuit l’emportent sur l’histoire nationale, relève avec pertinence le regretté Mohamed Charfi, ancien ministre de l’éducation nationale de Tunisie. Celle-ci, malheureusement et par des raccourcis inexplicables, se confond avec l’histoire arabe. Du reste, le panarabisme et le panislamisme tels qu’exprimés par Ben Bella et Benaicha et tant d’autres, se superposent, même si l’un se proclame de la laïcité et, l’autre, de la religion. Un autre Tunisien, Abelwahab Meddeb, dans son essai « Pari de civilisation »* saisit avec lucidité les liens entre les deux idéologies. Il soutient que : « comme l’histoire l’a montré, le panarabisme et le panislamisme sont substituables l’un à l’autre. Les caractéristiques qui les rassemblent sont beaucoup plus prégnantes que les distinctions qui les séparent. La laïcité du panarabisme n’est pensée ni philosophiquement ni juridiquement … Là où panislamisme et panarabisme se rencontrent, c’est dans l’exaltation d’une identité alternative anti-occidentale, anti-démocratique, nourrie par une protestation qu’anime une idéologie de combat totalitaire ».

Quant à Mammeri, qui a sillonné sa Kabylie natale, le Gourara, les Aurès et le désert saharien en long et en large, quoi de plus national que cette noria incessante sur notre vaste territoire pour sonder et saisir l’âme algérienne, qui est Une avec ses caractéristiques remontant des profondeurs de l’histoire millénaire de l’Afrique du nord : l’esprit de résistance et de révolte, l’égalitarisme et la liberté !

Avec sa modestie et sa discrétion légendaires, Mammeri n’avait pas besoin de dire qu’il était l’un des auteurs des discours de la délégation algérienne à l’Onu durant la guerre de libération nationale. Il n’éructait pas son algériannité ; elle était en lui, chevillée en son être.
Fermez le rideau !

Tarik MIRA
Député de Bejaia
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*page 65, édition du Seuil, Août 2009.
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