Le Conseil des Prud'hommes de Boulogne-Billancourt (Hauts de Seine) a donné raison à l'entreprise Alten, une société de conseil en informatique, qui a licencié trois de ses salariés accusés d'avoir critiqué leur hiérarchie sur Facebook, en 2008.
Dans ses attendus, le Conseil a estimé que la présence, au moment des faits, de 12 à 15 amis, sur la page personnelle du travailleur qui avait engagé la critique, enlevait le caractère privé à une conversation devenue publique. En d'autres termes, si l'échange s'était arrêté au niveau du seul travailleur et de l'un de ses amis, les juges auraient accepté comme confidentiel le propos commenté. Dès lors que la présence d'un autre ami puis d'un troisième et enfin d'une douzaine d'autres était devenue manifeste, les salariés licenciés ne pouvaient se prévaloir d'aucune atteinte à leur liberté d'expression.
Cette décision qui fera sans doute jurisprudence devrait être portée à l'attention des internautes, qui sont souvent nombreux à déballer leurs états d'âme à l'endroit de leurs employeurs. Ce n'est pas en effet la première fois que des critiques concernant ces derniers ont été exploitées pour justifier les sanctions parfois lourdes prises contre des salariés mécontents ou simplement portés à médire de leurs employeurs.