Arracher un niqab à une musulmane peut valoir deux mois de prison avec sursis

Cédant à un réflexe d'agacement sinon de curiosité devant deux femmes portant le niqab, une sexagénaire, qui, début février dernier, se trouvait en train de faire ses courses dans un supermarché du 15è arrondissement de Paris, a arraché carrément son voile à l'une d'elles.

Les deux musulmanes, touristes originaires des Émirats, n'ont guère apprécié le geste, puisque l'agressée a aussitôt déposé plainte en présentant même un certificat d'incapacité temporaire de travail de deux jours, prétendant avoir été giflée, mordue et griffée à cette occasion.

L'affaire traduite au tribunal vient d'être examinée et la sexagénaire, institutrice en retraite, qui a contesté les violences reprochées par sa victime, risque deux mois de prison avec sursis et 750 € d'amende.

Le verdict est mis en délibéré au 4 novembre prochain.

Avec le Parisien

Le tribunal correctionnel a rendu aujourd'hui son verdict dans cette affaire examinée le 14 octobre dernier.

Il condamne la prévenue, une enseignante retraitée, à 1 mois de prison et 200 € d'amende, l'ensemble avec sursis.

Le tribunal considère dans son jugement que "le comportement violent" de la prévenue "révèle une intolérance à autrui contraire à toute possibilité d'explication, de cohabitation ou de dialogue entre des personnes aux modes de vie différents ou aux convictions opposées". "Il n'appartient pas aux juridictions de la République de dire ou décider si le port de vêtements qui masquent complètement ou quasi intégralement le visage de la femme est ou non dicté par telle ou telle religion, prise dans son ensemble. Il suffit de constater que le port du voile intégral est revendiqué par ceux qui s'y plient ou qui l'imposent comme une pratique de nature religieuse", est-il écrit, pour expliquer la circonstance aggravante liant l'agression à l'appartenance religieuse.