De justesse ces dernières semaines, la compagnie nationale Air Algérie a failli rejoindre la liste déjà longue des transporteurs aériens interdits de vol au-dessus de l'U.E.
Les mesures très strictes adoptées par l'OACI mais surtout par l'Europe à l'effet d'écarter du ciel tous les aéronefs commerciaux présentant un vieillissement avancé ou des lacunes de maintenance causent sans doute de grands désagréments aux compagnies concernées mais rendent davantage service à la sécurité aérienne. Les très nombreux crash enregistrés au fil des dernières années et qui avaient pour cause bien souvent de graves négligences au niveau de la maintenance (révisions périodiques tirées en longueur, pièces de rechange inadaptées achetées sur le marché parallèle, etc.) poussent toujours vers un meilleur contrôle des aéronefs pour prévenir de nouvelles catastrophes.
Aussi, ne pouvait-il qu'être tout à fait légitime pour Air Algérie, qui semble elle aussi concernée par de semblables négligences, qu'elle fût rejetée du ciel européen. Et si, à la dernière minute, un compromis a été trouvé pour lui accorder un nouveau délai, il est de son vif intérêt de se conformer strictement aux obligations qui sont les siennes.
Le gouvernement sensibilisé sur la question a décidé, par voie de conséquence, de venir en aide financièrement à sa compagnie pour le nième renouvellement de sa flotte. Apparemment toujours déficitaire et incapable d'assurer par ses propres moyens les investissements indispensables pour se maintenir dans le concert des transporteurs internationaux, la compagnie algérienne ne pouvait manquer de céder à la facilité, comme toutes les entreprises publiques algériennes, de survivre et même de vivre sur le dos du contribuable.