Ayant pris naissance au centre de l'île caraïbe, il y a seulement trois semaines, l'épidémie de choléra a tué déjà 583 personnes et en a ccontaminé plus de 9000 autres, y compris dans la capitale Port-aux-Princes, où s'entassent dans des conditions d'hygiène effroyables plus de 1,3 million de personnes rescapées du séisme de janvier dernier.
La propagation de l'épidémie semble également avoir été favorisée par les dernières inondations de la semaine dernière dues au passage de l'ouragan Tomas et à la tempête qui l'a accompagné, en tuant 21 personnes et en provoquant des déplacements de milliers d'autres.
115 cas de choléra ainsi qu'une mort ont été répertoriés dans un hôpital de Cité Soleil, le plus grand bidonville de la capitale, a indiqué Gabriel Thimoté, directeur général de Santé publique. "Port-au-Prince est un bidonville étendu où les conditions sont très mauvaises en matière d'installations sanitaires et d'eau. Ce sont des conditions optimales pour une propagation rapide du choléra", a, d'autre part, prévenu à Washington Jon Andrus, de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPAS). "Nous devons nous tenir prêts", a-t-il ajouté.
MSF (Médecins sans frontières) a, de son côté, affirmé avoir traité, durant les trois derniers jours, dans les hôpitaux placés sous sa responsabilité, plus de 200 personnes atteintes de diarrhée sévère, symptôme du choléra. "Il y a des cas suspects un peu partout dans le pays. Selon nos équipes, des cadavres sont abandonnés dans les rues de certains villages", a prévenu le chef de mission de MSF en Haïti, Stefano Zanini.
À Gonaïves, au nord, le maire de la ville, Jean-François Adolphe, a indiqué qu'une soixantaine de personnes ont péri vraisemblablement du choléra, au cours de ces deux derniers jours.
Ce qu'il faut enfin déplorer c'est surtout le manque de sérieux des principaux gouvernants de la planète qui, lors du séisme, avaient promis entre autres aides à Haïti celle de reconstruire complètement et sans délai la capitale détruite pour mettre fin à l'état de précarité dans lequel plus d'un million de rescapés vivent sous des tentes dans des conditions d'insalubrité justement propices à l'expansion d'une épidémie comme le choléra. Certes, chaque pays a ses propres problèmes qui se posent souvent avec acuité, mais alors pourquoi promettre la lune à des malheureux pour les oublier sitôt le dos tourné ?