144 civils irakiens ont réclamé aujourd'hui devant la Haute cour à Londres l'ouverture d'une enquête globale et officielle visant à mettre plus de lumière sur la torture dont ils ont été eux-mêmes l'objet de la part de l'armée de Sa Majesté.
En présentant des vidéos qui prouvent leurs allégations, les plaignants apportent ainsi la preuve des abus sexuels qu'ils ont subis, ainsi que des privations de nourriture, d'eau, de sommeil et des simulacres d'exécutions.
Ali Zaki Mousa, originaire de Bassorah, a témoigné en premier avoir été battu, avant de subir d'autres traitements aussi dégradants qu'humiliants et surtout inattendus de la part de soldats de Sa Majesté qui se vantent toujours d'être très sourcilleux en matière de droits de l'homme et de libertés humaines.
Pendant trois jours, la Haute cour entendra chacun des torturés avant de décider de la nécessité éventuelle d'ouvrir l'enquête officielle demandée.
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Il y a des allégations crédibles de pratiques graves, inhumaines dans plusieurs centres de détention britanniques en Irak à différentes dates", a souligné un des avocats des plaignants, Michael Fordham, avant de s'interroger : "
Est-ce le 'Abou Ghraib' britannique?", en rappelant le cachot américain de triste mémoire où les Gi's s'étaient illustrés par des tortures abominables - ordonnées de plus par Bush en personne - qui ne grandissent ni l'Amérique ni le camp occidental en général qui la soutient.
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Ce sont des allégations qui restent non prouvées", a prétendu aujourd'hui le ministère britannique de la Défense, que l'ouverture d'une enquête globale et honnête risque de malmener sérieusement.
Tony Blair, qui a toujours rejeté les accusations de tortures infligées par ses troupes aux Irakiens, doit maintenant se sentir bien petit devant le témoignage aussi accablant de 144 personnes.
Tant que le Tribunal pénal international ne sera pas saisi de ces débordements intolérables impliquant des nations hypocritement toujours prêtes à faire la morale autour d'elles, les malheureux plaignants ne risquent pas d'obtenir quelque satisfaction. Les poursuites, même si elles auront lieu, déboucheront infailliblement, comme en Amérique, sur un déni de justice aussi ridicule que révoltant et condamnable.