Au moins 11 wilayas du pays sont affectées par la circulation de fausse monnaie qui prend, depuis quelques mois, des proportions considérables et inquiétantes. A l'ouest comme à l'est et au centre, partout cette gangrène menace l'économie entière. Les saisies faites aussi bien à Mostaganem, Jijel, Tlemcen, Tébessa, Oum-el-Bouaghi, Tipaza, Blida, Tébessa, et la liste est encore plus longue, donnent à penser que les faussaires se multiplient, que leurs approvisionnements se poursuivent et que le danger s'amplifie à mesure que les jours passent et que ces bandes de criminels continuent leur œuvre destructrice.
Leur dévolu ne s'arrête pas seulement aux billets de 1000 DA; ils traficotent aussi indistinctement des billets de 200 et 500 DA, et même des euros, sans grande gêne apparemment. Le plus effrayant est encore que ces faux billets, importés, semble-t-il, de Chine seraient quasiment indétectables à l'œil nu. Mais l'on en fabriquerait aussi de moindre qualité sans doute du côté de Mila, à l'est, où des produits chimiques spéciaux et du matériel informatique ont été saisis des mains de ressortissants venus d'Afrique subsaharienne. Il est vrai que l'Algérie pullule aussi de ces immigrants le plus souvent clandestins et indésirables qui vivent davantage d'arnaques et de trafics les plus divers, leur permettant d'accumuler dans certains cas des fortunes.
Un commerce se serait aussi créé pour développer l'écoulement de ces faux billets : ils se vendraient à 40 % de leur valeur nominale, dégageant ainsi une marge non négligeable pour ceux qui réussissent à les placer dans le circuit financier classique.
Le résultat est qu'aujourd'hui la population peu avertie tombe bien souvent dans l'escarcelle de ces voyous, qui sont présents dans les marchés de véhicules, les souks, etc.
Les commerçants les mieux informés commencent néanmoins à se méfier surtout des billets neufs qui leur sont présentés. Mais dans les liasses importantes, c'est à la banque qu'ils découvrent avec elle le pot-aux-roses.
Peut-être est-il temps que la loi instituant l'usage du chèque soit mise en application avant même les délais prévus. Peut-être aussi faut-il alourdir davantage les sanctions qui frappent les faussaires. Il fut un temps où ces derniers encouraient des travaux forcés à perpétuité, une sanction lourde et très dissuasive qui mériterait d'être relancée devant les circonstances présentes.