On chope des faussaires en flagrant délit, on les condamne à des peines légères, qui sont par suite réduites en cours d'incarcération, et on se surprend ensuite de constater que le crime, passible sous d'autres cieux à vingt ans de travaux forcés, se perpétue en Algérie. C'est bien le comble !
A Constantine, cinq jeunes voyous de 21 à 24 ans se font arrêter au mois d'octobre dernier, tandis qu'ils tentaient d'écouler des faux billets de 1000 et 500 DA qu'ils venaient eux-mêmes de produire avec du matériel informatique. Ils avaient mis à profit l'ambiance festive nocturne qui accompagne la préparation des fêtes de l'Aïd-Seghir consacrant la rupture du jeûne, pour accomplir leur forfait. L'un d'eux se fait prendre immédiatement et dénonce ses complices.
Jugés au tribunal, hier, ils obtiennent, chose étrange, le bénéfice des circonstances atténuantes, leur permettant de réduire leur peine à 2 ans de prison ferme pour les complices et 5 ans pour le principal accusé.
A moins que le ministère public fasse appel de ce jugement inique, la société ne devra donc pas s'étonner que les faussaires fleurissent davantage dans les semaines à venir.