Abdel Attou, expert économique algérien, ancien directeur chez Merryl Lynch, membre du Conseil arabe des affaires au Forum économique mondial de Davos, a tenu un discours, devant l'APN, qui contredit totalement les thèses développées jusqu'ici par les responsables politiques, à propos de la crise.
L'on se rappelle, en effet, que Bouteflika lui-même avait fini par ne rien comprendre aux déclarations contraires de ses ministres directement concernés, relativement aux implications de la crise mondiale sur l'économie algérienne. Si l'un se montrait rassurant en soulignant que les réserves monétaires prémunissaient le pays de toute espèce de déconvenue dans un délai d'au moins trois ans, l'autre sonnait le tocsin au contraire pour mettre en garde contre des surprises imparables et fort désagréables.
Dans son intervention, Attou s'est plutôt positionné dans cette dernière hypothèse en mettant en exergue la grande fragilité de l'économie nationale exclusivement fondée sur l'exportation de pétrole. Pour ce spécialiste, en renvoyant sine die la mise en place d'un programme incontournable de revalorisation des activités agricoles, Alger se condamne à vivre aux crochets du monde extérieur qui lui fournit en premier le blé, pendant que ses propres terres restent toujours peu ou mal cultivées.
Avec l'assèchement très prochain de ses ressources pétrolières, l'Algérie, estime l'interlocuteur, devra bientôt remettre en cause l'ensemble de ses programmes d'investissements, accentuant ainsi davantage le chômage, réduisant son niveau de vie au strict minimum, suscitant inévitablement des conflits sociaux interminables, etc.
Etre aux commandes d'un pays exige en effet des compétences, des capacités d'analyse, une volonté et un acharnement au travail ne pouvant malheureusement être réunis dans l'équipe de Jean-foutre qui président aux destinées de l'Algérie depuis de longues décennies.