Les praticiens spécialistes nationaux ayant, durant ces deux dernières décennies, en grand nombre quitté le territoire pour aller exercer leur métier dans des zones plus calmes et surtout plus vivables, le ministère de la Santé s'est trouvé par voie de conséquence obligé d'aller chercher leurs remplaçants ailleurs et plus exactement en Chine.
D'après les différentes statistiques diffusées particulièrement en France, entre 10 et 20 000 médecins, dont une forte majorité de spécialistes, y sont installés, parfois dans des conditions inférieures à celles qui leur étaient offertes dans leur pays; mais ils ont accepté ce sacrifice et se plaisent d'y être au moins à l'abri du terrorisme islamiste barbare qui sévit en Algérie et en même temps loin des débordements et autres intempérances des dirigeants inamovibles qui y sont aux commandes à vie.
Aussi, c'est donc 65 spécialistes chinois qui, au titre de la coopération sino-algérienne, seront incessamment installés à travers les hôpitaux de sept wilayas des profondeurs sans doute de l'Algérie. Il y aura parmi eux des chirurgiens, des ophtalmologues, des gynécologues, etc.
La Chine est en fait, faut-il le reconnaître, le premier pays à être venu en aide à l'Algérie dès l'indépendance. C'est elle qui, rappelons-nous, l'avait secourue au moment fort de sa déroute financière au début de 1963, en lui offrant sans contrepartie 100 milliards de centimes à l'époque. Grâce à ce pactole considérable, l'Algérie avait pu financer l'essentiel de son budget national, faute de n'avoir pu remettre en route son système fiscal fortement ébranlé par le départ des fonctionnaires pieds-noirs qui en avaient assuré l'essentiel du fonctionnement jusqu'à l'indépendance.
En même temps, la coopération chinoise a été alors d'un grand apport en termes de praticiens de santé publique qui avaient plus ou moins couvert passablement les besoins de l'Algérie pendant une certaine période. D'ailleurs, l'acupuncture que les Algériens découvraient avec eux est restée pour beaucoup une technique bien prisée que d'aucuns souhaiteraient même retrouver rapidement.
Enfin, puisque tous les efforts entrepris à l'effet de rapatrier au moins une partie de ses ressortissants de haut niveau exilés sur la rive nord de la Méditerranée se sont traduits par un échec complet, c'est surtout le besoin d'atténuer les souffrances des nombreux patients qui attendent dans les hôpitaux qui doit l'emporter nécessairement sur les autres considérations de second plan.
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