Des échauffourées violentes ont, avant-hier, mis aux prises des immigrés chinois, habitant à Bab-Ezzouar, dans la banlieue d'Alger, avec leurs voisins algériens.
L'incident déclencheur tiendrait d'une histoire de stationnement d'un Chinois devant le magasin d'un commerçant algérien. Ce dernier, ayant apparemment prémédité son attaque, aurait roué de coups son adversaire. Celui-ci est, par suite, revenu sur les lieux de la bagarre, accompagné d'une cinquantaine de ses compatriotes armés de barres de fer et de bouts de bois. La rixe a alors vite pris des proportions dramatiques, puisqu'un Algérien et une douzaine de Chinois ont été blessés, parfois sérieusement.
Il a fallu l'intervention des services de police pour mettre fin à la mêlée et calmer les esprits.
Les Chinois, du coup, se sont enfermés chez eux, par crainte de subir d'autres attaques des Algériens. Ces derniers, à leur tour, se sont concertés et mis d'accord pour demander des pouvoirs publics le renvoi chez eux des Chinois.
L'ambassadeur de Chine, ainsi que ses collaborateurs, ont, de leur côté, tenté de ramener la sérénité, en estimant qu'il s'agit là d'un cas isolé. Mais les autorités de Pékin ont réagi plus durement aujourd'hui pour exiger des pouvoirs publics algériens qu'ils prennent des mesures pour empêcher le renouvellement de ce genre d'incident, qu'ils estiment fort préjudiciable aux relations commerciales bilatérales.
En toile de fond, les Chinois, notamment commerçants, sont en vérité jugés trop dérangeants par leurs concurrents algériens. Ils s'emparent à une cadence effrénée de tous les commerces disponibles et réussissent, en adoptant une politique commerciale combative, hardie et grandement porteuse, à développer très vite leur activité commerciale dans tous les secteurs. Et cela les rend manifestement dangereux pour les commerçants concurrents algériens.
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