Contre la célèbre actrice des années cinquante et soixante, Brigitte Bardot, 73 ans, le tribunal correctionnel de Paris vient de requérir deux mois de prison avec sursis et 15000 euros d'amende, pour incitation à la haine vis-à-vis de la communauté musulmane.
Ce n'est pas la première fois que les propos de l'ancienne vedette du cinéma ont défrayé la chronique pour les mêmes motifs. Mais la dernière, c'est en décembre 2006, dans une lettre adressée à Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur alors, que la star a dépassé la mesure, en écrivant, sans la moindre retenue : "
Il y en a marre d'être menés par le bout du nez par toute cette population qui nous détruit, détruit notre pays en imposant ses actes".
Cette lettre, qui a été publiée dans le magazine
Info-Journal et distribuée auprès des sympathisants de la fondation Brigitte Bardot, a immédiatement provoqué l'ire de la communauté musulmane, et incité les associations, telles que le MRAP, la Licra et la Ligue des droits de l'homme à intenter à son expéditrice un procès pour "
provocation à la discrimination et à la haine raciale".
Pour justifier ses absences au tribunal qui l'avait par suite convoquée, B. B. s'était satisfaite d'une autre lettre destinée à ses juges pour dire : "
Je suis écoeurée par le harcèlement que me portent ces associations ; Je ne me tairai que lorsque les étourdissements seront pratiqués sur les animaux avant l'abattage rituel".
Un pareil mépris pour la justice et surtout pour la communauté musulmane directement visée a aussitôt valu à la défenderesse la réponse cinglante de la procureure du tribunal que ne pouvaient laisser indifférente quatre procès antérieurs de même type déjà intentés à l'ancienne actrice : "
Moi aussi je suis lasse", lui a-t-elle répondu, en ajoutant qu'il était temps de prononcer des peines plus marquantes, puisque les amendes infligées jusque-là sont restées peu dissuasives.
C'est le 3 juin prochain que le tribunal rendra sa décision.