Une organisation humanitaire Open Society Foundation, financée par un mécène américano-hongrois, a révélé l'existence à Bagram, au nord-est de l'Afghanistan d'une prison américaine où l'on continue de torturer des prisonniers afghans, nous apprend aujourd'hui une dépêche de l'AFP reprise par Le Monde.
Cette organisation dit avoir reçu 18 témoignages d'anciens détenus, entre 2007 et 2010, dans cette prison appelée "prison noire" ou "prison secrète" ou encore "prison de Tor" tout à fait distincte de la prison réglementaire.
Il y est fait état de mauvais traitements : détenus exposés à une lumière ou à un froid excessif, privés de sommeil, dévêtus ou tenus de manger une nourriture inappropriée. En sus, les prisonniers y sont empêchés de pratiquer leur religion.
Le ministère américain de la Défense, tout en démentant l'existence de cette prison, a déclaré qu'une enquête est ouverte pour vérifier néanmoins le bien-fondé des révélations contenues dans le rapport de l'organisation humanitaire.
Venant de la part de l'armée américaine, d'autant qu'aucune force au monde n'est susceptible de pouvoir exiger des comptes d'elle, rien ne peut étonner à vrai dire. L'on a vu en effet les violences aussi extrêmes qu'exécrables qu'elle a exercées sur les Vietnamiens dans les années 70 en exécutant froidement et régulièrement des dizaines voire des centaines de civils innocents sans jamais se sentir tenue d'en répondre devant une simple institution internationale. L'on a vu également l'usage intensif des bombes à l'uranium auquel elle a recouru en Irak pendant de longues semaines, sans susciter là encore la moindre réprobation du monde dit civilisé. L'on a vu enfin les tortures scandaleuses et inhumaines que des militaires réguliers ont pratiquées durant des années à Abou-Ghraïeb en Irak et dans d'autres prisons dans le monde, pratiques d'ailleurs couvertes à grande échelle et passées sous silence par les autorités les plus élevées de Washington. Il n'est donc nullement surprenant que d'autres prisons du type Abou-Ghraïeb soient même mises au jour sur tous les théâtres d'opérations où les Gi's interviennent.