L’on se souvient que la Roumanie et la Pologne avaient, dans un passé encore récent, rejeté comme infondées les accusations qui les désignaient comme ayant ouvert chez elles des centres secrets de détention mis à la disposition de la CIA. Dans ces centres, étaient notamment incarcérés, et même torturés, des gens soupçonnés d’activités terroristes, avant leur transfert dans d’autres lieux de détention, en Egypte et ailleurs.
Un nouveau rebondissement de cette affaire, dû au procès par contumace d’espions américains accusés de l’enlèvement d’un imam, en Italie, a donné l’occasion au sénateur suisse, Dick Marty, d’affirmer, dans un rapport au Conseil de l’Europe, que des Etats européens ont activement collaboré avec cette officine américaine.
Ce rapport met justement en exergue le contrat signé entre les USA et l’OTAN, le 4 octobre 2001, ayant pour objet de mettre en œuvre ces centres. Il reste également affirmatif quant à l’existence de preuves irréfutables, mettant en cause notamment la Pologne et la Roumanie, en dépit des dénégations de leurs dirigeants.
De telles accusations exprimées avec force ont fini par conduire la Commission européenne à réagir, après avoir constaté le sérieux et l’extrême gravité des allégations proférées. Elle se donne, néanmoins, avant de tirer ses propres conclusions politiques ou juridiques, un temps de réflexion et d’analyse des résultats d’enquêtes qu’elle a déjà lancées auprès des pays incriminés.
Rien, en tout cas, n’assure que ces conclusions puissent être prises en toute indépendance, et avec toute l’équité souhaitable, tant l’ensemble des Etats membres de l’U.E. restent aussi membres de l’OTAN, organisation supranationale elle-même chapeautée par les USA.