La France reléguée à la 45è place au niveau mondial en matière d'égalité hommes-femmes.
Une étude publiée par le magazine l'Expansion nous en apprend bien plus.
La voici, in extenso, telle que reprise par le journal l'Express.
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La France chute derrière le Kazakhstan dans l'égalité hommes/femmes
L'Expansion.com - publié le 12/10/2010
La France a dégringolé à la 46e place du classement mondial établi par le World economic forum des pays ayant la plus grande égalité entre les hommes et les femmes dans une étude publiée mardi.
C'est la honte. La France est juste derrière la Russie, mais aussi le Kazakhstan, les Philippines, l'Espagne, le Sri Lanka, la Lettonie, les Etats-Unis, le Mozambique, la Mongolie... On ne peut pas citer ici tous les pays offrant une plus grande égalité entre les hommes et les femmes que l'Hexagone puisqu'il y en a 45 selon le classement établi par le World economic forum... La France dégringole en effet de la 18ème place l'année dernière pour revenir quasisment à son score de 2007. Une trajectoire d'autant plus préoccupante que sept pays européens figurent, eux, parmi les dix pays les mieux notés.
Etabli par des chercheurs américains pour le compte de l'organisation basée à Genève, le rapport se fonde sur quatre critères : l'éducation, la santé, l'insertion dans la vie économique et dans la vie politique. Ce sont les deux dernières catégories qui posent problème.
En effet, la chute de la France s'explique s'abord par la baisse du nombre de femmes ayant occupé des postes ministériels au cours des 12 derniers mois. "En 2008 et 2009, au début du gouvernement Sarkozy, il y a eu une augmentation très médiatisée du nombre de femmes ministres, explique le rapport. Mais au cours des 12 derniers mois, deux de ces femmes sont parties alors même que le gouvernement s'est élargi, d'où la chute en proportion de la part féminine". Une tendance que ne suffit pas à contrebalancer la très légère progression du nombre de femmes au Parlement.
Gros écarts de salaires
Dans le monde de l'entreprise, ce n'est guère plus réjouissant. La France tombe à la 60e place pour la participation à la vie économique et les "opportunités" offertes aux femmes. Elle est même quasiment en fin de classement en terme d'égalité de salaires puisqu'elle se place en 127ème position sur 134... En effet, le revenu moyen des Françaises correspond à 64 % de celui de leurs compatriotes mâles. De plus, les Françaises sont encore largement sous représentées parmi les hauts cadres. L'Assemblée nationale a déjà voté une loi à ce sujet, mais le Sénat a reporté l'examen d'un texte dans ce sens en vue d'un futur examen conjoint avec les députés. Dans l'attente de l'adoption d'une loi, le Medef et l'Association française des entreprises privées ont recommandé en avril aux entreprises cotées d'atteindre un pourcentage d'au moins 20% de femmes dans leurs conseils d'administration dans un délai de trois ans et d'au moins 40% dans un délai de six ans. En 2010 environ 15% de femmes siègent aux Conseils d'administration des sociétés du CAC 40.
Heureusement, en matière de différence d'accès à la santé et à l'éducation entre hommes et femmes, les Françaises n'ont pas de quoi se plaindre: l'Hexagone est au premier rang mondial - à égalité avec beaucoup d'autres pays - sur ces deux critères.
Les pays nordiques en tête
Les Etats-Unis sont mieux placés que la France, gagnant pour leur part 12 places. Ils passent ainsi de la 31ème place en 2009 à la 19ème cette année. On notera aussi la présence du Lesotho à la 8ème place. Mais les champions sont sans surprise les pays nordiques, qui "restent un modèle dans l'élimination des inégalités entre les sexes", a souligné dans un communiqué le fondateur du Wef, Klaus Schwab, estimant que "les faibles écarts entre hommes et femmes sont directement corrélés avec une forte compétitivité économique" dans ces pays.
L'Islande, la Norvège, la Finlande et la Suède se partagent ainsi la tête du classement annuel de l'organisation sur les inégalités entre les sexes qui a passé en revue la situation dans 134 pays. Le rapport étudie plus particulièrement la manière dont ces pays répartissent leurs ressources et opportunités entre hommes et femmes.