Après des ministres, des hauts fonctionnaires, des responsables d'entreprises, des banquiers, etc., voici que des associations, censées contribuer au bien-être des gens, sont placées elles aussi dans le collimateur de la justice à cause des détournements de fonds publics qui les mettent en cause.
Certes, on savait déjà - pour avoir entendu l'ex ministre de l'Intérieur défier les responsables de partis politiques, toutes tendances confondues, de justifier l'utilisation des subventions reçues de l'État - que d'importantes sommes allouées à nombre de partis politiques se sont évaporées sinon détournées de leur destination légale. D'ailleurs, aucun parti politique ne peut se vanter d'avoir tenu une comptabilité, dans les formes légales, qui puisse rendre correctement compte de l'argent reçu.
Aujourd'hui c'est donc vers les associations que se tournent les services du ministère de l'Intérieur pour contrôler l'emploi des fonds qu'elles ont perçus de l'État, nous renseigne le journal Al-khabar.
Quelques 3013 comptes bancaires détenus par 45 d'entre elles disséminées sur le territoire national font l'objet d'un examen minutieux des enquêteurs. Car, là aussi, faute de comptabilité probante, de nombreuses irrégularités passibles de tribunaux semblent d'ores et déjà mises au grand jour.
Certes, il est encore trop tôt pour savoir, déjà au niveau de la capitale, combien sont-elles ces associations prises la main dans le sac et quel est le volume des détournements financiers et mêmes fonciers commis, avec la complicité bien comprise de responsables et d'élus à tous les niveaux qui ont aidé aux maquillages des délits.
Les jours prochains nous apprendront sans nul doute d'autres révélations plus préoccupantes encore, tant le pays est gangrené de haut en bas de l'échelle sociale : tout le monde vole, du sommet à la base.