Toute honte bue, les aviculteurs, qui ont essoré les consommateurs algériens durant la période de ramadhan en multipliant leurs prix quasiment par deux, ont encore le culot de mettre en garde les pouvoirs publics contre une nouvelle montée imminente et délirante de ces mêmes prix au prétexte que leurs fournisseurs de soja et de maïs ont enregistré à l'importation des surcoûts excessifs.
Pire, le président de l’Association nationale de la filière avicole (ANFA), qui parle en leur nom, brandit la menace, comme c'est de tradition, de voir disparaître les fermes d'élevage acculées ainsi à la faillite et s'évaporer avec elles des centaines de milliers d'emplois. « L’appât du gain ensommeille les consciences, c’est pour cela que nous insistons sur la nécessité impérieuse de la sauvegarde d’une filière qui a tant donné à l’économie agricole et au consommateur algérien, souvent dans la douleur et l’adversité. Rien, ne devra se faire au détriment de cet objectif », note, dans son courrier, "l'illustre" président de cette association sortie de nulle part, puisqu'elle a plutôt brillé par son absence pour expliquer les hausses vertigineuses des prix de la viande blanche durant le ramadhan dernier. Vendue à 390 DA, quelques jours seulement avant ce mois, soi-disant de piété, l'escalope de dinde est montée en moins de dix jours au chiffre astronomique de 720 DA, le kilogramme. De même, la cuisse de dinde vendue au départ à 200 DA a atteint brutalement le sommet de 390 DA. Et ces deux pics sont restés figés à ce jour.
Au lieu de s'apitoyer sur le sort de cette frange de sangsues, les pouvoirs publics seraient plutôt bien avisés de contrôler la comptabilité de chacun des exploitants et de faire rendre gorge à tous de leurs vols par des redressements fiscaux appropriés, de sorte à leur administrer une bonne leçon à méditer pour l'avenir.