L'extrême droite suédoise, représentée par le parti Sverigedemokraterna (SD, les Démocrates de Suède), a obtenu 5,7 % des suffrages aux dernières élections législatives.
Cette historique et notable avancée la place, avec ses 20 sièges, en position clé pour arbitrer le duel des partis de droite et de gauche qui n'ont obtenu respectivement que 172 sièges, avec 49,2 % des voix et 157 sièges, avec 43,7 % des voix, dans une assemblée comptant au total 349 sièges.
La droite comme la gauche se refusant toute espèce de coalition avec le SD, qu'elles considèrent "xénophobe et populiste", il va sans dire que le parti du gouvernement sortant dit du centre droit devra trouver, au sein de la gauche, des partenaires chez les Verts, la seule mouvance susceptible de s'associer à lui.
Là n'est pas l'avis du parti extrémiste : "Nous n'entrons pas seulement au Parlement, a déclaré au journal le Monde Erik Almqvist, son porte-parole, mais nous allons sans doute aussi avoir le rôle de faiseur de majorité. Pour nous, c'est un rôle inespéré qui nous donne un mandat très fort pour mener à bien notre politique". Son secrétaire général a été encore plus loin, en déclarant : ": "L'alliance gouvernementale va être obligée de négocier avec nous. Si elle entame des négociations pour former une majorité avec le parti des Verts, qui a fait campagne avec la gauche, leurs électeurs leur feront payer. Et je pense que notre seule présence au Parlement va influencer les autres partis qui seront obligés de s'adapter à nous".
De surcroît, rien ne semble acquis pour le centre droit, puisque, de leur côté, les Verts émettent de sérieuses réserves à ses ambitions : "Cela va être très difficile pour nous, après cette campagne, de regarder nos électeurs dans les yeux et de leur dire qu'on va coopérer avec ce gouvernement", s'est empressée de rectifier Maria Wetterstrand, une dirigeante des Verts, au journal parisien.
Tout comme les partis extrémistes de France (tel que le FN par exemple), de Suisse, de Hollande ou du Danemark, le SD suédois surfe sur les problèmes de l'immigration et du durcissement de la loi contre la criminalité, après avoir longtemps porté aux nues le nazisme de triste mémoire.