Les Français ne sont pas les seuls à faire la chasse aux Roms. L'Italie, où ces derniers constituent une communauté bien plus forte qu'en France - entre 120 000 et 140 000 personnes -, a entrepris dès le début de l'été de détruire, particulièrement autour de la capitale, leurs campements auxquels se sont greffés d'ailleurs d'autres campements d'immigrés africains ou européens de l'est.
Ces campements installés sous des ponts, des viaducs sinon sur des terrains vagues ou encore dans des entrepôts ferroviaires et des sites industriels abandonnés regrouperaient quelques 2500 personnes qui, le mois dernier, ont attiré l'attention des pouvoirs publics à l'occasion de l'incendie d'une roulotte où avait brûlé vif un enfant de 3 ans.
Les services municipaux comptent venir à bout de ces démantèlements dans moins d'un an. Mais, à la différence des Français, les Italiens comptent offrir des possibilités de logement aux Gitans chassés de leurs campements, ainsi que des indemnités de retour dans leur pays natal, le cas échéant.
Il faut dire qu'en Italie, les Roms sont pour moitié des ressortissants nationaux qui ne peuvent être expulsés.
Les pouvoirs publics craignent cependant que les Roms traversant le pays en provenance de France d'où ils ont été chassés ne s'installent en Italie. D'ores et déjà des signes indicateurs relevés, comme les matricules français de leurs voitures, des effets ou des produits alimentaires étiquetés en France, préoccupent le gouvernement lui-même. Il a dépêché à cette fin à Paris le maire de Rome pour mettre en place avec Besson une stratégie permettant de parer à cet afflux.