Bush est aussi un tortionnaire

Poussé dans ses derniers retranchements, Bush, ridiculisé de toute part, essuyant échec sur échec, ne trouve plus rien à offrir comme explication à ses actes de gangster que de fermer l’accès à toute espèce d’information susceptible de nuire à sa gloriole.

Ainsi, selon Le Monde, deux mémorandums adoptés par la Maison Blanche à la mi 2005 autorisaient la CIA à pratiquer la torture au sens le plus large du terme, aussi bien dans les prisons secrètes de cette agence réparties à travers le monde qu’au centre de détention tristement célèbre de Guantanamo à Cuba.

Révélée le 4 octobre dernier par le New York Times, la pratique étendue de la torture ne semble avoir en rien désarçonné Bush qui cherche d’ailleurs à remplacer son ministre de la Justice par un autre, Michael Mukasey, un juge qui aurait approuvé les internements opérés au lendemain du 11 septembre et qui doit répondre incessamment de ses actes devant la commission judiciaire du Sénat.

Arlen Specter, sénateur républicain et influent de Pennsylvanie, s’est même dit scandalisé que la loi ait été à ce point bafouée sous la présidence Bush.

De son côté, le sénateur démocrate du Vermont, Patrick Leahy, estime, lui, que Bush a instauré « un régime secret qui réinterprète la loi secrètement ».

Jack Goldsmith, professeur de droit à Harvard, ayant exercé à la Maison Blanche, de 2003 à 2004, comme chef de bureau du conseil juridique, reconnaît, à son tour, dans un ouvrage appelé The Terror Presidency qu’on l’avait embauché pour trouver des justifications juridiques aux actes illégaux interdits par les conventions internationales et non pour ses compétences. L’ouvrage est d’ailleurs consacré pour l’essentiel à révéler les manières illégales utilisées par le cabinet Bush pour contourner les lois et cacher les informations aux institutions démocratiques.

Le refus net donné aux démocrates désirant la divulgation des mémorandums liés à la torture et autres infractions à la loi est pour l’heure la seule réponse préférée de Bush et de sa clique.

Une intéressante émission fort documentée d'Arte, présentée hier soir, a mis en lumière les graves atteintes aux droits de l'homme dont se sont rendus coupables le cabinet Bush (Cheney et Rumsfeald inclus), la CIA et surtout l'armée de terre américaine, sur ses différents théâtres d'opérations, Afghanistan, Irak et Guantanamo.

Sous couvert d'une lutte engagée sans merci contre le terrorisme, des tas de notes officielles, des rapports, et surtout une multitude de photos et de films dévoilent un mécanisme bien huilé qui a été mis en place avec l'accord du Pentagone pour user et abuser de la torture la plus bestiale, pour ne pas dire la plus sauvage et la plus exécrable, contre des êtres humains, arrêtés en majorité sans raison. Il est fait état de 93 % d'innocents parmi les milliers d'hommes incarcérés, torturés et même assassinés.

Aucun des officiers supérieurs ou généraux ne peut prétendre n'avoir été mis au courant d'une pratique abjecte qui s'est généralisée partout et qui, depuis deux ou trois ans, est rendue publique à l'échelle de l'univers entier.

Non seulement le capital de sympathie qu'avaient gagné les USA dans le monde, jusqu'à l'arrivée de Bush, s'est définitivement éteint aujourd'hui, mais on n'évoquera désormais ce pays que pour souligner l'étrangeté de ses errements qui le désignent parmi les pays les plus tortionnaires et les plus infects au plan des droits de l'homme.

Le pire est qu'avec une lâcheté insoupçonnable des voyous du genre Cheney et Rumsfeald n'ont pas même eu le courage de reconnaître leurs responsabilités devant la commission sénatoriale qui les avait longuement entendus sur le sujet.

On pourra raconter tout ce qu'on voudra de l'oncle Sam demain, l'image de cette soldate pouffiasse traînant par terre un homme nu par une laisse n'inspire pas seulement du dégoût mais la révolte contre tout ce qui se dit ou vient d'Amérique.

Washington, Roosvelt et tous les autres se retourneraient sans doute dans leur tombe, s'ils venaient à apprendre ce qu'il est advenu de leur grand pays...

Quelque part, ici même, un article consacré à l'"agent orange" ne donne-t-il pas assez d'éclairage sur les capacités de destruction mises en oeuvre à très grande échelle, et sans aucune espèce de retenue, par l'armée américaine contre le peuple le plus travailleur, le plus paisible et le plus méritant de la planète, les Vietnamiens ?

Au nom de la gloriole américaine, deux millions de vies humaines au moins ont été inutilement supprimées sous les bombes au napalm ou à fragmentation, sous les défoliants de toute espèce larguées par dizaines de milliers de tonnes sur ce pauvre pays qui osait simplement revendiquer son unité et son indépendance. Et le plus surprenant est qu'il ne se trouve aujourd'hui pas même quelque trace dans le monde pour rappeler aux générations montantes l'incompréhensible génocide ainsi commis pour en prévenir d'autres.

Plus près de nous encore, aurait-on déjà oublié les assassinats les plus divers commandités par la CIA en Amérique du sud, en Afrique et en Asie ? Aliende n'a-t-il pas été exécuté par ce monstre de Pinochet de concert avec la CIA, cette centrale d'assassins agissant pour le compte du Pentagone ?

Un seul homme, cependant, a tenu tête depuis maintenant un demi-siècle aux USA, en bravant toute leur puissance et leur morgue, en continuant de leur tenir la dragée haute, en dépit pourtant de ses faibles et même dérisoires moyens, c'est Fidel Castro, l'homme de la Sierra, qui laissera son nom à l'histoire aux côtés des grands personnages de ce monde. Il est le seul à avoir résisté victorieusement à toutes les tentatives de destruction de son pays et de son régime. Oui, le monde de demain saura se rappeler de lui.

Répondant à Bush qui avait osé déclarer : "Ce gouvernement ne torture pas les gens. Nous observons la loi américaine et nos obligations internationales", Jimmy Carter, ancien président des Etats-Unis, prix Nobel de la paix 2002, lui a opposé un cinglant démenti à l'antenne de CNN, mercredi 10 octobre : "Ce n'est pas une déclaration pertinente si l'on se réfère aux normes internationales en matière de torture existant depuis 60 ans. Vous pouvez avoir votre propre définition des droits de l'homme et votre propre définition de la torture, et dire que nous ne la violons pas".

Interrogé par ailleurs au micro de la BBC, à propos de Dick Cheney, Jimmy Carter voit en lui quelqu'un qui pèse énormément sur la conduite de la politique étrangère du pays. Il ajoute : "C'est un militant qui a échappé au service militaire dans l'armée et c'est lui qui, ces dix dernières années voire plus, a fait appliquer avec le plus d'énergie l'idée que les USA ont le droit d'imposer leur puissance par des moyens militaires dans d'autres parties du monde. Vous savez, il est une véritable catastrophe pour notre pays. Je pense qu'il a un trop fort ascendant sur le président Bush et souvent, c'est lui qui l'emporte."

C'est sans doute au tout début de l'agression américaine en Irak ou, à la limite, lors de la campagne menée pour la réélection de Bush, que des propos de cette nature eussent pesé d'un grand poids sur l'électorat américain pour éviter au monde de subir les effets catastrophiques d'un règne qui rangera pour l'éternité l'Amérique parmi les Etats les plus tortionnaires, les plus sanguinaires et donc les plus méprisables de la planète. Du reste, tous ceux, et ils étaient une large majorité, qui avaient donné à cette équipe de malfrats le pouvoir entre les mains, ont perdu de ce fait même, le droit de la critiquer.