L'ancien président du C.N.E.S. (Conseil national économique et social) est décédé aujourd'hui, emporté, dans sa soixante-dixième année par un arrêt subit du cœur.
Ancien ministre des Affaires sociales puis de la Santé et des Affaires sociales à partir de 1991, Mentouri s'est surtout illustré dans ses fonctions de directeur du CNES, entre 1996 et 2005.
Il a mis fin à ses fonctions en mai 2005, suite sans doute au différend persistant qui l'opposait au pouvoir et principalement au Premier ministre Ouyahia. Ce dernier lui reprochait son entêtement à refuser, contrairement à tous les thuriféraires du régime, d'exalter l'action du gouvernement.
Resté constamment opposé à l'usage de la langue de bois, l'ancien directeur du CNES tenait contre vents et marées à défendre la vérité des chiffres que son institution avait pour charge d'étudier et de publier. Or, dans un pays, où l'on maquille à l'excès les résultats toujours catastrophiques de la gestion des affaires de l'État, semblable position ne pouvait qu'attirer les foudres des plus hauts responsables.
Forcé par suite à prendre quasiment la porte, Mentouri a donc préféré démissionner de son poste pour laisser place à un successeur, Mohamed-Seghir Babès, empressé de rejoindre la cohorte des lèche-bottes. Depuis lors, le CNES reste donc une institution ignorée et dont les publications n'intéressent plus grand monde.