Pour avoir ordonné de tirer sur les manifestants qui avaient assailli le palais présidentiel, causant la mort d'une trentaine de ces derniers, en février 2009, l'ancien président malgache, qui vit actuellement en exil en Afrique du Sud, a été jugé aujourd'hui à Tananarive et condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité.
Parmi les dix-huit autres co-accusés, quatorze ont écopé d'une peine de travaux forcés à perpétuité.
« Pour lui, ce n'est pas une décision sérieuse car la justice actuelle est trop instrumentalisée par le régime en place » a dénoncé l'avocat du président destitué, Me Hanitra Razafimanantsoa. « Le but est de le condamner pour qu'il ne puisse pas rentrer à Madagascar et se présenter aux élections futures », ajoute Razafimanantsoa.
En fait, cette condamnation n'est pas unique. Marc Ravalomanana a déjà écopé depuis son départ forcé du pouvoir en mars 2009 d'une peine de quatre ans de prison et 70 millions de dollars d'amende pour conflits d'intérêts dans l'achat d'un avion présidentiel en 2009, puis d'une autre de cinq ans de travaux forcés dans une affaire d'achat de terrain.
L'homme fort actuellement en place, Andry Rajoelina, ancien disk-jockey de 36 ans, a lui-même beaucoup de choses à se reprocher, et notamment son arrivée au pouvoir largement discutable. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'Afrique elle-même refuse toujours de l'admettre en son sein, d'une part, et refuse à son pays toute aide au développement, d'autre part.