Un communiqué de l'agence sahraouie, SPS, annonce que les gendarmes marocains ont abattu, hier vers 20 h, un jeune Sahraoui de 14 ans et blessé 7 autres Sahraouis qui se trouvaient à bord d'un pick up et revenaient alors d'une manifestation sur la voie publique où ils réclamaient avec de nombreux autres compatriotes de meilleures conditions de vie.
Ils sortaient d'El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, et rentraient chez eux dans le camp des exilés de Gdeim Izik où ils résident, hors de la ville.
Les pandores qui les attendaient sans doute à la sortie de l'agglomération les ont pris aussitôt en chasse avant de leur tirer froidement dessus à deux kilomètres de leur camp. Le jeune défunt « El Garhi Najem a trouvé la mort sur-le-champ dans la voiture de type Nissan Pick-up qui les transportait et qui a été criblée de balles, alors que les sept autres blessés, dont son frère, un ancien prisonnier politique, El Garhi Daoudi, ont été conduits à l’hôpital », précise le communiqué.
Telle n'est pas la version du ministère marocain de l'Intérieur, selon lequel les gendarmes ont riposté à des tirs provenant de la camionnette transportant des Sahraouis.
« Les appels répétés du Front Polisario et du gouvernement sahraoui et leurs mises en garde réitérées contre d’éventuels débordements et autres interventions musclées des forces marocaines contre les manifestants, viennent d’être mis en évidence par cette tuerie cruelle de jeunes innocents pacifiques, qui convoyaient de la nourriture à leurs familles », conclut le communiqué du Polisario.
Pour sa part, l'Algérie a fait déjà part de ses profonds regrets de constater les graves entraves qui entourent le problème de la décolonisation de cette ancienne colonie espagnole. "Nous regrettons le fait qu'il subsiste, à ce jour, un certain nombre de situations où ce principe fondamental (l'autodétermination) se heurte à des obstacles et se trouve contrarié", a déclaré, hier, Mourad Medelci, son ministre des Affaires étrangères. "Ceci est singulièrement le cas du Sahara occidental dont le processus de décolonisation connaît de graves entraves en dépit des résolutions pertinentes des Nations unies qui consacrent le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il ajouté.