Lakhdar Bentobbal, le troisième "B" de la clique des colonels qui avaient plus ou moins présidé aux destinées du FLN pendant la guerre de libération, s'est éteint, hier, à l'âge de 87 ans.
L'ancien responsable de la Wilaya II qui avait succédé à Zirout Youcef, avant d'être propulsé au Caire puis à Tunis comme membre du C.C.E. (Comité de coordination et d'exécution), l'organe exécutif du FLN, et d'occuper le poste de ministre de l'Intérieur du GPRA, est un homme effacé depuis l'indépendance.
Retiré totalement de la politique, il se serait consacré à l'écriture de ses mémoires en collaboration avec un historien. Mais cet ouvrage, en deux tomes, n'est pas encore publié, Bentobbal ayant décidé de le faire post mortem.
Nombre de responsables politiques ont rendu à l'homme, à l'occasion de son décès, un hommage particulier. Même s'ils admettent quasiment tous son entière participation dans la liquidation physique d'Abane Ramdane, ils ont tenu à saluer en sa mémoire un "grand" combattant de la lutte de libération.
Il faut attendre la publication de ses mémoires pour, en vérité, avoir une idée plus complète de la valeur réelle de ce comploteur qui est loin d'avoir eu un comportement sans tache durant la guerre. Sa responsabilité reste en effet entière dans l'assassinat du véritable mastodonte de la lutte que fut Abane.
Rappelons que ce dernier a été froidement assassiné à Tanger par l'autre "B", Boussouf, et ses sbires, avec l'assentiment, bien sûr, de Krim Belkacem, Lakhdar Bentobbal, Omar Ouamrane et chérif Mahmoud.