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| Le dernier scrutin interpelle les consciences | |
| | Auteur | Message |
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Ouahiba
Nombre de messages : 227 Date d'inscription : 14/05/2007
| Sujet: Le dernier scrutin interpelle les consciences Ven 18 Mai - 22:31 | |
| Les dernières législatives ont donc eu lieu, dans une atmosphère bienheureuse de calme et de sérénité qui les a accompagnées d’un bout à l’autre du pays, loin donc de ces troubles que l’on avait toutes raisons de redouter à la suite des bombes ayant explosé la veille à Constantine.
Par-delà l’expression claire des chiffres retenus comme résultats de ce scrutin, apparaissent, à mon sens, quelques autres enseignements lisibles qui méritent d’être relevés :
Primo, malgré tout le raffut observé tout au long de la campagne électorale, les électeurs, tout particulièrement dans les grandes agglomérations, n’auront pas été assez dupes pour croire à la plupart des promesses vides de sens, parce qu’irréalisables le plus souvent, qu’il leur avait été donné d’entendre jour après jour. Par l'effet simple du vote, aboutir au relèvement du smig à 20 ou 25000 DA ou à la résorption du chômage, ouvrir l’accès plus large au logement ou au crédit bancaire au profit des jeunes restent, en effet, une simple vue de l’esprit, pour l’homme de la rue suffisamment conscient et un peu au fait des réalités algériennes d’aujourd’hui.
Secondo, parmi les suffrages exprimés, la proportion des votes nuls est remarquable par son importance censée poser quelques questions techniques d’abord, non dénuées d’intérêt, politiques ensuite, parce qu’elles évoquent les effets de la multiplicité des candidatures séparées venant de 24 partis distincts.
• Dans un pays comme l'Algérie, où l’analphabétisme constitue vraiment une donnée sérieuse et incontournable, placer un électeur illettré – et c’est bien souvent celui qui va régulièrement accomplir son devoir citoyen - devant une aussi longue série de listes différentes, c’est, incontestablement, lui attribuer des capacités d’identification et de sélection hors de sa portée. Il reste à supposer, bien sûr, que cet électeur puisse être, par ailleurs, à même de distinguer correctement, quand il existe vraiment, le programme du parti X des programmes énoncés par les autres partis concurrents. • L’accès ainsi ouvert à autant de listes concurrentes, parmi lesquelles il est souvent très difficile, même pour le moins profane, de reconnaître le type de programme ou les idées qui font la raison d’être des partis qui les soutiennent, n’est en rien profitable, à double égard. D’un côté, l’Etat, contraint de multiplier à profusion l’impression et la distribution à grands frais de millions de bulletins nécessaires, est acculé à des dépenses peu en rapport avec le résultat escompté. De l’autre, dans le bureau de vote, les électeurs, aussi importunés par la collecte fastidieuse de ces nombreux bulletins qu’indisposés par la sélection, dans l’isoloir, du seul bulletin qui les intéresse, considèrent l’opération par elle-même trop lente, improductive et surtout déstabilisante dès lors que le choix offert se trouve exagérément multiplié.
• Enfin, sur le plan pratique, les élus appartenant à une variété aussi large de formations se dilueront, en fin de compte, dans une assemblée invariablement toujours dominée par les principaux partis.
Tertio, à travers le taux massif, et inédit jusqu’ici, des abstentions, il convient particulièrement de lire :
• Une désaffection très nette des électeurs à l’égard à la fois des dirigeants politiques en exercice et de leurs concurrents qui aspirent à les remplacer. Aux uns comme aux autres, le message ainsi rendu tend à les confondre, puisqu’on leur impute indistinctement l’ensemble des dérives et des déboires qui se traduisent par une accentuation inégalée du chômage, l’apparition de fléaux sociaux, tels que le terrorisme, la drogue, la prostitution, etc., qui singularisent particulièrement notre pays, des reculs très nets au plan de la qualité de notre école, de la protection sociale, de la santé, etc.
• Un rejet, jamais aussi nettement manifesté au grand jour et à grande échelle, de l’homme, considéré longtemps et faussement comme providentiel, qui préside aux destinées du pays, Bouteflika. Il est clair, malgré les images laudatrices, sans doute tirées des archives, qui ont été montrées à la télévision, que le peuple, dans sa large majorité, se démarque tout à fait du régime de Bouteflika, sapé en profondeur par la corruption, le régionalisme, le népotisme et surtout par l’incompétence et l’irresponsabilité. L’affaire de Khalifa dont chacun sait les ramifications avec l’entourage immédiat du président en témoigne suffisamment assez.
De ce point de vue seulement, oui, les dernières élections auront positivement marqué le sens de l'histoire de notre pays, le parlement demeurant pour un temps encore une simple chambre d'enregistrement sans impact sur le devenir des citoyens, donc sans intérêt aucun. | |
| | | Akhroub
Nombre de messages : 227 Date d'inscription : 10/05/2007
| Sujet: Re: Le dernier scrutin interpelle les consciences Ven 18 Mai - 23:36 | |
| Le P.T. et le RCD regagnent sensiblement le même nombre de sièges que précédemment. Autrement dit, le système de quotas, aurait joué cette fois encore, à leur détriment, peut-on observer a priori.
Cependant, pour tous les scrutateurs qui ont particulièrement suivi de près ce scrutin dans n'importe quel centre de vote de la capitale, le constat est commun : les suffrages exprimés en faveur de Louisa Hanoune se trouvaient souvent intermédiaires entre ceux portés en faveur du FLN et ceux donnés au RCD ; ils traduisent apparemment la réalité des chiffres rendus publics et ne peuvent souffrir de contestation quelconque, du moins dans le classement de ces trois formations. Il reste seulement à expliquer cette coïncidence étrange en vertu de laquelle les mêmes résultats pour deux consultations successives ont été retenus pour les deux formations précitées en dépit de leur destin distinct.
Quant à la conclusion qui s'impose en l'occurrence, il devient clair que le discours du PT, malgré son caractère parfois démagogique, a largement dominé, du moins à travers les suffrages exprimés, celui du R.C.D., jugé, lui, par trop excessif et peu porteur sur la question de la fraude. | |
| | | Oussan
Nombre de messages : 274 Date d'inscription : 05/04/2007
| Sujet: Re: Le dernier scrutin interpelle les consciences Sam 19 Mai - 20:55 | |
| Qui n'avance pas, recule, dit le célèbre adage. Aussi, parce qu'ils ne progressent pas, depuis maintenant 16 ans, les dirigeants du RCD devraient cesser de crier à la fraude et de se remettre plutôt en question : de 205000 voix en 1991, ils ont en effet dégringolé à 192000 aujourd'hui, compte non tenu, bien sûr, de la croissance démographique intervenue entretemps.
A cette allure, que compliquent du reste les défections, regrettables mais compréhensibles, qu'enregistre Sadi autour de lui et parmi ses meilleurs cadres, il est à craindre que ce parti s'en aille très vite en eau de boudin.
Cela est d'autant plus regrettable que la perspicacité, que l'on considérait remarquable, de ce mentor a été prise en défaut du jour où la décision de rejoindre le premier gouvernement de Bouteflika a été prise, en dépit des réserves et des oppositions exprimées par nombre de militants sincères, qu'avaient très tôt alertés les intentions rétrogrades et contraires à la ligne du RCD qu'affichait alors au grand jour le "messie".
Et quand on pense encore que Sadi, selon ses propres et récentes déclarations à la presse, envisage de nouveau, malgré la gifle cinglante reçue en 2001 en Kabylie, de s'intégrer à l'alliance présidentielle et de prendre place bientôt au gouvernement, on a tout lieu de traduire ce geste par la seule volonté de conduire le RCD à sa perte définitive. | |
| | | Ouchen
Nombre de messages : 283 Date d'inscription : 01/06/2007
| Sujet: Re: Le dernier scrutin interpelle les consciences Ven 1 Juin - 14:17 | |
| C'est à se demander, pour les comploteurs qui ont fini par imposer cette ribambelle de partis politiques insignifiants et sans âme que les Algériens avaient depuis longtemps rangés au rancart, où est l'intérêt de l'Etat et du peuple, maintenant que nous sommes soi-disant représentés par 389 députés dispatchés sur 24 partis politiques. D'ailleurs, l'intégration du FLN par une vingtaine de députés dits indépendants ne pose-t-elle pas un autre problème, celui du manque de respect que ces élus ont ainsi témoigné à l'endroit de leurs électeurs qui les avaient considérés comme candidats non asservis à un parti quelconque ? | |
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| Sujet: Re: Le dernier scrutin interpelle les consciences | |
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