Malgré les rares embellies qui émaillent de temps à autre les relations toujours difficiles entre Alger et Paris, nombre de divergences voire de litiges sérieux et un fond d'incompréhension subsistent toujours, à peu près dans tous les domaines. La dernière rencontre en date portant sur la coopération militaire recherchée auprès d'Alger par Paris voulant mettre un terme au terrorisme sévissant dans le Sahel s'est soldée apparemment par un échec complet.
La délégation militaire française reçue par Alger pour étudier la possibilité de combiner les forces des deux pays en vue de réduire ledit terrorisme est repartie, selon TSA, bredouille.
D'une part, les Algériens ne comprennent pas le sens de la démarche française à présent que le dernier otage français détenu par les terroristes a été exécuté. Ils ne voient pas non plus la raison d'être de l'intervention française sur un territoire subsaharien sauf à soupçonner Paris de vouloir peut-être protéger de plus près les gisements d'uranium exploités par ses entreprises dans cette zone. Il est vrai aussi qu'un accord de défense reste encore valable entre la France et les trois pays voisins de l'Algérie qui ont également été ses colonies.
D'autre part, Paris feint de considérer qu'il reste toujours maître de cette zone même si, officiellement, celle-ci est devenue libre et indépendante et que la division du monde née de Yalta n'a désormais plus cours depuis la chute du mur de Berlin.
Enfin, le pouvoir de Bouteflika ne peut, de toute évidence, se compromettre avec les Français dans une lutte contre l'islamisme que les mouvements intégristes avec qui il compose déjà ne peuvent accepter.
Pour terminer, enfin, les sautes d'humeur de Sarkozy à propos des immigrés, particulièrement algériens, qu'il ne tolère visiblement plus, ne sont pas de nature à permettre un rétablissement franc et constructif des rapports entre les deux pays.