Selon les dernières informations publiées ce matin, de grosses difficultés empêchent désormais l'achèvement des travaux du métro, qui ont commencé depuis maintenant près de 30 ans.
C'est un scandale d'autant plus inacceptable qu'il aura coûté jusqu'ici près 100 milliards de dinars, l'équivalent de 850 millions d'euros, de quoi bâtir quelques 100 000 logements au moins.
Tout cet argent englouti ne signifie pas que que l'addition s'arrête. Bien au contraire, les opérateurs contractuels, Siemens, Vinci et Caf, réclament des indemnités compensatrices à hauteur de 100 millions d'euros, au titre seulement du préjudice subi par suite des retards mis par l'administration algérienne à répondre à ses obligations. Le groupement SVC envisage, au besoin, de porter l'affaire devant un arbitrage international pour obtenir son dû.
Les travaux sont à l'arrêt complet, puisque, sur 900 salariés absorbés normalement par le chantier, seulement 80 à 90 d'entre eux sont encore en fonction pour assurer le gardiennage quand ils ne relèvent pas de l'encadrement chargé du suivi administratif du projet.
Les opérateurs estiment que ce dernier, bien plus mal ficelé encore, au plan technique, que celui du tramway, contient une foule de travaux supplémentaires non prévus au contrat qui grèvent considérablement le coût total de l'opération. Les retards en particulier sur les études et les approvisionnements se combineraient de plus à l'instauration d'un climat de méfiance réciproque dont le résultat est justement cet arrêt complet des travaux.
Les Algérois sont donc encore loin d'espérer la mise en route de leur métro avant de longues années encore, sous réserve que les différends entre les parties concernées soient levés au plus tôt et que des enveloppes considérables financières soient rajoutées au budget de cette opération, comme il est de coutume dans la réalisation de toutes les infrastructures nouvelles en Algérie.
Il est peut-être grand temps de revenir au système de la coopération technique avec les pays avancés pour suppléer aux carences aussi intolérables que ruineuses des fonctionnaires algériens et de leurs tutelles respectives.